Les vents se déchaînent

Le concert des étudiants en musique de l’Université Laval présenté vendredi soir au pavillon Louis-Jacques Casault s’est avéré riche en diversité. Le chef d’orchestre et professeur René Joly se prêtant au jeu, le public qui avait presque rempli la salle Henri-Gagnon ne pouvait que s’en réjouir.

Le coup de cœur du concert a été l’extrait des films de Charlie Chaplin, lui-même compositeur, qui a été joué une deuxième fois lors du rappel. Les occasions sont rares de voir des films muets accompagnés par un réel orchestre.

La foule a été également surprise par les allocutions des étudiantes en théâtre Samy Girard et Jeanne Murdoch qui, à grandes frasques, ont introduit la plupart des pièces, notamment en expliquant la période historique ou autre vocabulaire technique musical. Bon joueur, René Joly s’est prêté au jeu avec des mimiques. Le public a ri avec entrain avant de se remettre dans le bain musical.

L’ouverture Egmont de Ludwig Van Beethoven était quant à elle lourde et majestueuse, ce qui est typique du compositeur. Il en reste un exercice important selon le professeur. « Du Beethoven, par exemple, pour un ensemble à vent, ce n’est pas le répertoire habituel, car certains musiciens n’auront jamais l’occasion d’en jouer. Il y a beaucoup de partitions qui sont jouées normalement par des cordes et qui demandent aux vents de traiter leur instrument d’une autre façon, de manière à respecter les lignes mélodiques de l’auteur », assure-t-il.

Cependant, les spectateurs étaient emportés par les différents registres qui traversaient une ligne du temps, appuyés par un visuel projeté au-dessus de l’orchestre. Par exemple, ils ont pu être touchés par la berceuse L’oiseau de feu d’Igor Stravinsky comme par la rythmique brésilienne The Girls of Jobim du compositeur éponyme ou encore charmés par l’arrangement Legends of Jazz (multiples compositeurs) en finale.

Les étudiants ont eu un peu plus de deux semaines de préparation, à raison de deux journées intensives de préparation avant la rentrée, où ils devaient être préparés (partitions et références audio préalables) et de deux répétitions de concert traditionnelles, indique René Joly. « C’est très rapide pour monter ça, mais en même temps c’est un bel exercice pour les étudiants. En milieu professionnel, on travaille comme ça », assure le professeur.

Les musiciens de premier cycle et de maîtrise auront eu leur lot de défis, comme le précise leur chef d’orchestre. « Ce concert est un peu plus difficile étant donné la diversité. Les musiciens doivent changer l’esprit du répertoire. Pour jouer Mozart, il y a une délicatesse à avoir, le jazz c’est une façon d’articuler, Schickele (P.D.Q. Bach), c’est un autre style. »

Calendrier des concerts: http://mus.ulaval.ca/calendrier.php

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