Crédits photo Jean François Sauvé

Festival de la chanson de Tadoussac – Entrevue avec comment debord

Du 15 au 18 juin derniers, les équipes de CHYZ 94.3 et d’Impact Campus se sont rendues sur la Côte-Nord dans le cadre de la 39e édition du Festival de la chanson de Tadoussac. En plus des deux émissions spéciales diffusées en direct (et disponible en baladodiffusion), Manque pas le bateau!, du bon temps entre collègues et des spectacles incroyables, nous avons également eu l’occasion de nous entretenir avec différents groupes et artistes sur place. Retour sur notre entrevue avec Olivier Cousineau, Rémi Gauvin et Willis Pride, tous les trois membres du groupe et septuor comment debord.

Par Frédérik Dompierre-Beaulieu (elle), journaliste multiplateforme

Crédits photo Jay Kearney

Impact Campus : Vous êtes avec moi aujourd’hui dans le cadre du Festival de la chanson de Tadoussac. Comment entrevoyez-vous votre expérience et votre séjour ici ?

Rémi Gauvin : Personnellement ça fait une couple d’années que je vois passer des artistes de notre entourage qui viennent ici et qui ont l’air d’avoir ben du fun. Ça l’air d’être un super beau festival, donc on était très contents quand on a appris qu’on venait jouer cette année. On est très enthousiastes.

I. C. : Avez-vous des plans pour la suite ? Comptez-vous profitez du reste de la fin de semaine en tant que festivaliers ?

Olivier Cousineau : Non, on a un show à Saint-Casimir après demain, donc demain on va juste monter. On ne pourra pas rester malheureusement.

I. C. : Ce sera assez bref comme passage !

O. C. : Oui exact ! On va quand même pouvoir voir des petits shows ce soir, il y a des bands qu’on aime beaucoup et des ami.es aussi qui sont là, donc on va en profiter.

I. C. : Et vite comme ça, comment décririez-vous le projet comment debord ?

R. G. : Je pense qu’on peut dire que c’est de la chanson québécoise, qui s’inspire beaucoup des années 1970. Il y a une composante rock, il y a une composante funk, folk, disco. On va jouer dans plusieurs platebandes, on essaye de ne pas se limiter à un truc bien précis. Je pense que l’époque le permet aussi. On essaye de rendre ça groovy comme on peut.

I. C. : Comment en êtes-vous venus à former le groupe, et surtout, la question qui tue, et ce n’est probablement pas la première fois que vous vous la faites poser, mais pourquoi avoir choisi le nom comment debord ?

R. G. : Au départ on s’appellait Phénix Leclerc, et ça ne faisait pas l’unanimité. On a commencé à faire des concours, on s’est inscrit aux Francouvertes et au Cabaret Festif, qui est le concours du Festif de Baie-Saint-Paul, et cette année-là, on s’est dit qu’il fallait peut-être trouver un nom plus sérieux. On a cherché ben longtemps, et à un moment je me demandais « Ben là, on va s’appeler comment debord ? », on a aimé la question ouverte et on est resté avec ça.

I. C. : Rémi tu l’as dit, votre musique est très groovy, s’inspire des années 1970, invite aussi assurément à la danse. Qu’est-ce qui vous plaît et qui vous attire particulièrement dans ces genres et ces sons ?

R. G. : Il y a quelque chose de rassembleur, clairement. On est une groupe de sept musiciens et musiciennes, on fait certains shows à cinq également en raison d’enjeux budgétaires, bref. On est quand même une grosse gang à faire de la musique ensemble, à faire des shows et aller en studio. Il y a un vivre-ensemble là-dedans qu’on aborde un peu naturellement. C’est une belle manière de rencontrer des gens et de connecter, d’écouter de la musique, d’aller voir des shows, d’en faire, de jammer, de danser. Il y a quelque chose de super lumineux, dans les années disco, entre autres. On essaye de faire notre part à ce niveau-là.

O. C. : En même temps, oui il y a ce côté dansant, mais je pense qu’il y a aussi un autre aspect. Il y a quelque chose qui se veut dans la sincérité et qui se veut d’être touchant, notamment dans ton écriture Rémi et parfois dans certains thèmes abordés qui peuvent être plutôt nostalgiques. Il y a différentes facettes au projet qui, personnellement, me parlent beaucoup. Oui il y a une partie dansante dans le show, mais c’est peut-être, je ne sais pas, un tier du show ?

Willis Pride : Pour moi, c’est juste important que la musique soit bonne. Ça fait danser, tant mieux, et si ça fait pleurer, tant mieux !

I. C. : Oui et je pense que c’est ce qui rend ce que vous faites aussi intéressant. Comme tu l’as dit Rémi, vous êtes un groupe de sept personnes. Vous dites faire de la musique de groupe en groupe. Je suppose que ça vient avec son lot de défis, mais aussi de moments trippants. Comment vous trouvez ça ? Auriez-vous des anecdotes de groupe à nous raconter ?

R. G. : Tu veux notre dernière chicane ? (rire) Je n’ai pas d’anecdote en tête comme ça rapidement, mais pour répondre à ta question, oui, ça vient avec des défis, mais aussi avec un buzz de groupe. Quand on trouve le son d’une nouvelle chanson, c’est génial de le vivre ensemble. On trippe vraiment, et je pense que ça se voit sur scène. On a vraiment du fun et on se connaît bien, autant en tant que personnes que comme musiciens, et on communique par cet acte-là de faire de la musique.

O. C. : La plus récente anecdote c’est Willis qui a oublié de mettre son son dans son keyboard au début du show (rire). Sinon, il y a une couple d’années, je pense que ça devait être un de nos premiers shows. Je ne me souvient plus c’était quelle chanson, mais on s’est trompé et sur la scène on s’est mis amicalement à s’obstiner sur ce qu’on devait faire finalement (rire). Ça donne ça aussi des shows à sept personnes ! C’est moins monolithique un peu.

I.C. : Oui, c’est des choses qui arrivent aussi ! Rémi, c’est toi qui signe la plupart des textes. Comment est-ce que vous concevez en tant que septuor le processus d’écriture qui, habituellement et de l’extérieur, peut souvent paraître assez solitaire ?

R. G. : Les textes je les signe à 100 pourcents, donc ta question ne tient plus la route (rire). Mais la musique, on fait ça en groupe. Avant, j’écrivais vraiment les textes d’une part, et j’arrivais, je montrais une structure d’accords au groupe, guitare / voix en mode chansonnier, et on travaillait à partir de ça. Plus ça va et plus il y a d’allers-retours. Souvent, j’arrive avec des textes qui ne sont pas terminés. Je retourne à la table à dessin après avoir jammé avec la gang. Le dialogue est de plus en plus ouvert et flexible. Je pense aussi qu’il y a un respect pour l’apport de chacun dans le groupe, on s’écoute et on essaye de se comprendre. Je sens une grande ouverture de leur part vis-à-vis des textes et une grande confiance. Ça me donne confiance en moi-même, c’est super valorisant. Et puis Willis il s’en fout de toute manière des textes (rire).

W. P. : Je suis un anglophone, alors je ne comprend pas toujours ce qu’il dit (rire) ! Mais pour vrai, tu fais des bons textes, et ça prend du temps. C’est le plus gros truc à travailler à sept pour arranger la musique. On a fait notre dernier album en 2020. On est en 2023 et on en a un qui s’en vient en septembre, mais pour les arranger et les finaliser, ça prend quand même du temps.

I. C. : Je me demandais justement si vous aviez de vos chansons que vous affectionnez particulièrement ou que vous conseilleriez aux lecteur.rices / auditeur.rices qui souhaitent vous découvrir ?

O. C. : Pour moi ce serait le dernier single qu’on vient de sortir, qui s’appelle désert alimentaire et qui est une de mes préférées du prochain album. Je pense que c’est aussi un de mes textes préférés de Rémi.

R. G. : Je dirais que s’il y en a qui veulent danser, notre chanson Blood pareil qui est sorti ce printemps et qui sera sur l’album à paraître.

I. C. Et qu’est-ce que vous écoutez sur la route et ces temps-ci ?

R. G. : On écoute vraiment plein de trucs. Chacun a un peu un Ipod différent. Mais je dirais beaucoup de country ces dernières années, beaucoup de indie rock aussi. Je pense que le dénominateur commun c’est Big Thief, mais Willis n’aime pas trop ça et il dit qu’on prononce mal Thief (rire). Willis, toi, qu’est-ce que t’aimes ?

W. P. : C’est dur à dire.

O. C. : Oscar Peterson ?

W. P. :  Ça c’est sûr. Le jazz j’en écoutais plus à l’université. Je suis allé voir Paolo Lutini il y a pas longtemps, donc j’ai réécouté ses vieux albums.

O. C. : Personnellement j’ai trippé sur le dernier album de Feist, qui est écoeurant. Sinon, dans mes trips plus vegdes, il y a un artiste, je ne me souviens plus il vient de où, qui s’appelle Arovane et qui a sorti un album en 2023, Sinter. C’est juste des sons de synthétiseurs et rien d’autre, c’est incroyable

I. C. : Vous venez de sortir deux chansons, Désert alimentaire et Blood pareil. Il y a un album à paraître cet automne. À quoi on peut s’attendre avec cet album ?

O. C. : Je pense que c’est la continuité du premier album qu’on a déjà sorti. Il y a encore un peu les mêmes genres d’univers qui sont explorés. Certaines chansons sont un peu plus folk. On va peut-être un petit peu plus country que le premier album, mais il y a encore des bouts plus rock et des chansons dansantes. Il y a aussi deux chansons qui sont chantées par d’autres personnes que Rémi, mais je ne vous dirai pas qui, je vous garde la surprise en écoutant l’album !

I. C. : Merci beaucoup de votre temps, et au plaisir d’entendre votre prochain album, de vous voir en live  et de danser !

R. G. : Ça fait plaisir, et merci beaucoup de l’intérêt !

 

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