Vedettes et paillettes brilleront sur le tapis rouge menant au mythique Dolby Theatre le 22 février prochain alors qu’Hollywood célébrera ses enfants les plus méritants dans le cadre de la 87e cérémonie des Oscars. Impact Campus vous présente ses prédictions… et ses coups de cœur.
Meilleur film (American Sniper, Birdman, Boyhood, The Grand Budapest Hotel, The Imitation Game, Selma, The Theory of Everything, Whiplash)
Il y a peu de surprises à attendre de la catégorie reine cette année. Ni le très bon et très patriotique film de Clint Eastwood (American Sniper), ni le charmant mais plutôt inconséquent The Theory of Everything sur la vie — et les amours — du célèbre astrophysicien Stephen Hawking n’ont de réelles chances de l’emporter, pas plus que Selma, drame biographique consacré à Martin Luther King, favorablement accueilli par la critique mais ignoré dans toutes les autres catégories de pointe. Quant au petit bijou de Wes Anderson, The Grand Budapest Hotel, bien que virtuose sur le plan formel, il demeure trop éclaté et trop aérien pour les membres de l’Académie. Ses chances de prétendre à la consécration ultime sont minces.
Quoique parfaitement calibré pour les Oscars, l’excellent The Imitation Game, sur la vie du mathématicien Alan Turing qui parvint à percer le code secret nazi pendant la Deuxième Guerre mondiale, devra vraisemblablement s’incliner à moins que le penchant conformiste de l’Académie ne vienne brouiller les cartes — le classicisme et l’élégance méritant parfois d’être récompensés. Reste, parmi les négligés, le superbe et puissant Whiplash de Damien Chazelle, sur la course à la perfection d’un jeune batteur. Si l’Oscar du meilleur film devrait lui échapper, celui du meilleur acteur de soutien semble assuré à J. K. Simmons, prodigieux de dureté en enseignant tyrannique.
C’est cependant entre le Boyhood de Linklater et le Birdman d’Iñárritu que tout devrait se jouer. Le premier a touché l’universel en filmant pendant douze ans les mêmes acteurs afin de présenter avec simplicité et tendresse l’émouvante histoire du jeune Mason, de son enfance à ses dix-huit ans. Le second est parvenu à réaliser un conte moderne et onirique, tragicomédie parfaitement maîtrisée consacrée aux questionnements existentiels d’un acteur en pleine réinvention. Les deux long-métrages se sont jusqu’à maintenant partagés les prix remis par les associations professionnelles et les autres cérémonies : l’issue de la lutte semble bien incertaine.
Prédiction : Boyhood
Choix : The Imitation Game
Meilleur réalisateur (Alejandro G. Iñárritu, Richard Linklater, Bennett Miller, Wes Anderson, Morten Tydlum)
Ici encore, et malgré la grande qualité de l’œuvre de tous les réalisateurs en lice, la lutte se jouera logiquement entre les deux mêmes concurrents que pour le prix du meilleur film. Si Iñárritu a, avec Birdman, créé un objet cinématographique profondément original, au symbolisme riche et aux plans absolument magnifiques, comme tous issus d’un seul immense plan-séquence, l’originalité de la démarche de Linklater et la vérité qui traverse son film devraient lui valoir l’Oscar.
Prédiction : Richard Linklater (Boyhood)
Choix : Alejandro G. Iñárritu (Birdman)
Meilleur acteur (Steve Carell, Bradley Cooper, Benedict Cumberbatch, Michael Keaton, Eddie Redmayne)
Encore une fois cette année, la catégorie est particulièrement relevée. Si Steve Carell, en milliardaire mégalomane (Foxcatcher), et Bradley Cooper, en tireur d’élite dévoué corps et âme à son pays (American Sniper), n’ont pas démérité, Benedict Cumberbatch (The Imitation Game) et Michael Keaton (Birdman) évoluent un cran au-dessus. Le premier est bouleversant en génie solitaire et incompris, persécuté pour son homosexualité, alors que le second épate par son intensité en ancien interprète d’un super-héros tentant de redorer son blason à Broadway. Malgré tout, comme l’Académie raffole des performances physiques, l’Oscar devrait être remis à Eddie Redmayne, émouvant dans la peau d’un Stephen Hawking perdant peu à peu le contrôle de son corps.
Prédiction : Eddie Redmayne (The Theory of Everything)
Choix : Benedict Cumberbatch (The Imitation Game)
Meilleure actrice (Marion Cotillard, Felicity Jones, Julianne Moore, Rosamund Pike, Reese Witherspoon)
Tout comme Cate Blanchett l’an dernier, Julianne Moore semble se diriger vers un couronnement pour sa performance unanimement saluée dans Still Alice (film qui n’a malheureusement toujours pas pris l’affiche dans la capitale), où elle interprète avec retenue et sensibilité une femme atteinte d’Alzheimer. C’est donc dire que Reese Witherspoon, vedette de Wild du cinéaste québécois Jean-Marc Vallée, devrait repartir bredouille. La sublime Rosamund Pike, glaçante et magnifiquement inquiétante dans l’extraordinaire Gone Girl de David Fincher, aurait aussi mérité un bien meilleur sort.
Prédiction : Julianne Moore (Still Alice)
Choix : Rosamund Pike (Gone Girl)
La cérémonie des Oscars sera diffusée à CTV dès 20h30. Le tapis rouge commencera à 19h.