Premier récipiendaire de la bourse Killam à l’UL

Le séjour de Léo Delage-Laurin à l’Université du Texas tire à sa fin. À quelques semaines de son retour à Québec, l’étudiant de troisième année au baccalauréat en chimie à l’Université Laval dresse un portrait de son expérience très enrichissante.

L’étudiant au département de chimie a mis la main sur l’une des 21 bourses Killam décernées à des étudiants exceptionnels inscrits dans un programme universitaire de premier cycle au Canada.

Cet honneur réjouit le jeune homme puisque ce genre de bourse est rarement remis à des étudiants en science. « Normalement, découvrir les États-Unis, c’est plus par rapport à la culture, donc plus destiné aux étudiants en sciences sociales. J’ai donc abordé le comité en leur disant que je voulais découvrir les États-Unis via leur monde académique, le monde de la recherche. Comment est-elle faite différemment d’ici? Et je crois que ça les a convaincus », lance d’entrée de jeu Léo Delage-Laurin.

Il s’agit de la toute première fois qu’un étudiant de l’Université Laval obtient cette bourse depuis sa création en 2002. Selon lui, les universitaires la méconnaissent et, lorsqu’ils en découvrent l’existence, ils n’osent tout simplement pas poser leur candidature, par peur d’être refusé.

« Tu vas en avoir des refus, mais aussi des victoires, explique-t-il. C’est une question de statistiques. Plus tu appliques, plus tu en fais, plus c’est facile d’en obtenir d’autres. Il faut que tu sois capable de livrer la marchandise quand tu demandes un stage. »

Une chose est certaine selon lui. Si tu es dans le bon domaine, tu es capable de faire ce qu’on te demande. Il admet que ce ne sera pas toujours facile, surtout en recherche académique en science, mais il faut faire preuve de patience et de résilience.

Passionné par la recherche

Après avoir effectué des stages de recherche sous la direction de Mario Leclerc et de Thierry Ollevier, du Département de chimie, ainsi que de Timothy Swager, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), voilà que Léo Delage-Laurin s’est taillé une place au sein de l’équipe du professeur John B. Goodenough, une véritable légende vivante dans le monde de la chimie. On lui attribue notamment les premières piles lithium-ion.

Bien que son horaire chargé, en raison de ses quatre cours, demande beaucoup d’organisation, le jeune chercheur assure que cela en vaut la peine. Les stages de recherche comme celui-là lui permettent de développer sa patience tout en s’amusant.

Questionné sur John B. Goodenough, Léo répond qu’il est simplement génial et drôle. « Le groupe est vraiment gros et je n’ai pas le temps de lui expliquer tous les trucs que je fais. Donc, ce que j’aime faire, c’est d’aller lui parler de tout et de n’importe quoi. C’est un monsieur avec une expérience de vie énorme. Il a changé notre façon de vivre. Je parle de l’avenir de la science avec lui, de ce que je devrais faire dans la vie », raconte l’étudiant de troisième année.

Un campus, une réalité

L’une des premières choses auxquelles il a été confronté lors de son arrivée à Austin, ce n’est pas la culture texane, puisqu’il vit sur le campus, mais bel et bien la différence entre la pédagogie canadienne et américaine. Celle-ci est davantage basée sur l’autonomie, contrairement au Québec où l’on accompagne l’étudiant.

Il estime toutefois que son séjour à Boston de l’été dernier lui a permis d’effectuer une transition entre les deux milieux académiques. « J’ai fait trois mois de recherche intensive au MIT, donc je suis arrivé ici et c’était assez facile. L’étape était déjà franchie », dit-il.

Une des choses qui lui manquera le plus, c’est sans aucun doute la vie étudiante. « Le campus est immense, c’est trois fois celui de Québec même si le nombre d’étudiants est le même au deux endroits. C’est vivant et très axé sur le sport. Le football, c’est une vraie religion là-bas. Le stade contient 105 000 places et c’est toujours plein », illustre-t-il.

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