Depuis le lancement de la campagne électorale, Impact Campus a rencontré chaque semaine l’un des principaux partis municipaux à Québec pour discuter de leur plateforme et de ce qu’elle contient pour les étudiant-e-s. On vous propose cette semaine un petit guide dans le but de vous aider à faire votre choix le 5 novembre prochain.
Mode de fonctionnement
Les élections auront lieu le dimanche 5 novembre entre 10h et 20h. Le vote par anticipation se tient une semaine auparavant, le 29 octobre, de 12h à 20h. Afin de voter, il faut être inscrit sur la liste électorale municipale et avoir en main une pièce d’identité valide comme un permis de conduire, une carte d’assurance-maladie ou un passeport. Deux bulletins vous seront remis, l’un pour la mairie et l’autre pour le poste de conseiller de votre district. Il est ainsi possible d’appuyer deux formations politiques différentes.
Portail des élections ici.
Équipe Labeaume
Comme maire sortant, Régis Labeaume promettait un programme progressiste. Des propositions concrètes se font toujours toutefois attendre à deux semaines du scrutin. Rien à propos de son « projet de transport structurant », sur lequel il ne peut s’engager sans avoir les résultats des études en cours sur la mobilité. Cette promesse vide est un peu à l’image du reste du programme du parti, qui prévoit surtout poursuivre dans les mêmes orientations qu’au cours des dix dernières années. Bien qu’on sente une ouverture à des idées plus progressistes, rien n’est moins sûr quant à leur mise en œuvre advenant une réélection, qui plus est avec un mandat fort.
L’article sur Équipe Labeaume ici.
Démocratie Québec
Dans le paysage politique de la ville depuis 2012, Démocratie Québec porte souvent l’étiquette du parti d’opposition, qui bloque plus qu’il ne propose. Leur plateforme regorge toutefois de propositions axées principalement sur le développement d’une qualité de vie durable. L’objectif avoué est de permettre aux quartiers centraux, vieillissant, de renouveler leur population. La formation promet des budgets participatifs pour les conseils de quartier, l’échelle à partir de laquelle elle veut construire la citoyenneté, en plus de développer le transport intelligent et électrique. Anne Guérette veut aussi miser sur la valorisation du patrimoine culturel pour promouvoir Québec.
L’article sur Démocratie Québec ici.
Québec 21
La jeune formation politique se démarque des autres partis en proposant des solutions radicalement différentes à des enjeux autour desquels on observe plutôt des consensus dans la campagne, comme la mobilité et la culture. Si tous s’entendent sur l’importance de faire rayonner la ville culturellement et d’apporter d’importantes modifications aux réseaux de transports à Québec, Jean-François Gosselin propose une solution unique pour ces deux pôles majeurs, un troisième lien à l’est en plein cœur de l’Ile d’Orléans. Il fait ainsi fi des différentes études des spécialistes en transports soulignant son apport quasi nul au problème de congestion, tout en s’appuyant sur la fierté qu’a suscité le pont de Québec à sa construction il y a plus de 100 ans pour faire de son projet sa principale promesse en culture.
L’article sur Québec 21 ici.
Option Capitale-Nationale
Nicolas Lavigne-Lefebvre a le feu dans les yeux lorsqu’il parle de ville inclusive, écologiste, progressiste… et indépendantiste. La petite sœur d’ON a bel et bien un programme détaillé qui lui est propre et qui s’articule autour d’une ville comme actrice centrale dans le développement social. Gratuité en transport, train léger pour remplacer le trajet 800-801, logement social, financement des conseils de quartier et soutient aux organismes communautaires font parti des engagements principaux du parti. Un vote pour Option Capitale-Nationale ne leur permettra peut-être pas d’entrer à la mairie à court terme, mais contribuera probablement au développement de leur projet de société.
L’article sur Option Capitale-Nationale ici.
Alliance Citoyenne de Québec
En faveur d’un troisième lien mais proposant aussi un projet pilote de gratuité universelle du RTC pour une période d’un an, il est difficile de cerner l’Alliance Citoyenne de Québec. Le parti est toutefois plutôt en faveur du recul du secteur public dans plusieurs sphères, notamment en culture et en transport. Nous n’avons pas eu de réponse lors de notre prise de contact avec le parti. Il a toutefois été possible de rédiger l’article à partir d’un document mis en ligne par Samuel Crépeault et Fabien Tremblay, étudiants au Cégep de Sainte-Foy, qui regroupe les promesses de tous les partis, par enjeux et secteurs.
Résumé des promesses des différents partis disponible ici.
L’autre option
L’abstention politique est une prise de position qui divise énormément les spécialistes de la démocratie. Bien qu’elle soit une manière de manifester son désaccord avec les choix proposés, ou le système électoral en place, leur valeur statistique est nulle, car seuls les votes valides sont comptabilisés. Par exemple, même si seulement 40% des personnes à Québec votaient le 5 novembre, les résultats seraient validés en fonction de ceux et celles ayant exercé leur droit de vote. Il est aussi extrêmement difficile d’interpréter la portée politique d’une masse de personne ayant décidé de ne pas se prononcer, si bien que l’abstention, même assez généralisée, ne peut invalider le processus électoral. Cela ne veut pas dire qu’une telle décision est inutile ou contreproductive, mais plutôt qu’elle doit s’accompagner de revendications politiques concrètes pour devenir performative.