Photo : Alice Beaubien

Salon de la SAAC : mettre en valeur l’expertise d’ici

En collaboration avec Alice Beaubien

La 43e édition du Salon de la Semaine de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Consommation (SAAC) avait lieu du 12 au 14 janvier dernier, à Expocité. Le plus important salon étudiant au Canada regroupait près d’une cinquantaine de kiosques et attire en moyenne plus de 17 000 visiteurs.

Organisé par un comité de 25 étudiant(e)s de la Faculté de Sciences de l’Agriculture et de l’Alimentation ( FSAA) de l’Université Laval, l’objectif du Salon de la SAAC est de « vulgariser les connaissances scientifiques et techniques dans les domaines de l’agroalimentaire et de la consommation pour les rendre accessibles au grand public », mentionne l’organisation.

 « Cette année le thème était de se rassembler autour de l’expertise d’ici donc vraiment d’être fier de présenter le milieu agricole québécois, de nos connaissances, de qu’est-ce qu’on y fait », explique le président, Pierric Cournoyer.

Le Salon de la SAAC est l’aboutissement d’un long processus et d’un travail important où, chaque année, les organisatrices et organisateurs tentent d’amener l’événement à un autre niveau, relève William Bolduc, vice-président et étudiant en agroéconomie. « L’organisation du salon prend un an avec 25 personnes qui sont élues avec un processus d’élection qui est bien développé et neutre », rajoute Pierric Cournoyer.

Pour la 43e édition, le Salon suggérait plusieurs nouveautés. « Cette année, on a un kiosque sur l’agriculture innovante, donc les nouvelles méthodes qui sont utilisées dans les pratiques culturales comme la préservation des sols », souligne l’étudiant en agronomie. Il ajoute que l’agriculture émergente avait aussi une place importante lors du salon. À titre d’exemple, on notait un kiosque sur la culture du chanvre et ses nombreuses propriétés, en plus d’une exposition sur l’apport des insectes dans la nutrition.

La montée en popularité du chanvre  

Pour sa première participation au SAAC, le kiosque sur le chanvre a attiré plusieurs curieux. Victor Bérubé, étudiant en agronomie de 3e année, était l’un des exposants. Il explique que la popularité du chanvre augmente au Québec. « On en entend de plus en plus parler à cause du cannabis, mais ce n’est pas du tout la même plante. C’est la même espèce, mais la grande différence est que le chanvre ne produit pas de THC ou en produit une quantité minime alors ça ne sert à rien d’en fumer », souligne-t-il.

L’une des principales forces de cette plante est la possibilité de l’utiliser dans son entièreté. Les graines sont utilisées dans le domaine de la nutrition, alors que sa tige sert dans divers domaines, dont l’isolation de maison ou la fabrication de vêtements.

En plus de ces caractéristiques intéressantes qui offrent plusieurs avantages économiques, le chanvre possède plusieurs qualités environnementales. « C’est une plante qui est assez coriace. La fibre fait en sorte que les insectes ne s’attaquent pas à la plante », l’utilisation de pesticide est presque nulle, explique l’exposant.

Malgré les ressemblances et sa légalisation prochaine, aucun kiosque sur le cannabis n’était présent lors du Salon de la SAAC. Le vice-président, William Bolduc, mentionne toutefois que les agronomes pourraient avoir un rôle à jouer dans la production, « l’agronome est un spécialiste de l’agriculture, pour la production, il pourrait se positionner très bien comme conseiller technique. »

Toutefois, son collègue, Pierric Cournoyer, explique que les organisateurs désiraient attendre que le projet de loi se concrétise avant d’y accorder une place au Salon. « On voulait attendre de voir un peu, que la loi soit déposée et comment le monde agricole se positionne », dit-il prudemment.

La tempête et le froid compliquent les choses 

« Cette année la météo n’a pas été de la partie, on a eu de la pluie vendredi, hier une tempête, aujourd’hui un -25. C’est toujours ça à cette période de l’année, on espère seulement que les visiteurs seront au rendez-vous », avoue Pierric Cournoyer.

Le froid n’est pas sans impact sur les végétaux et animaux qui sont sur place. « Pour les animaux, je dirais que relativement ça va bien parce que ce sont des animaux qui sont à l’extérieur l’hiver, mais on utilise des systèmes de ventilation », dans l’objectif d’offrir un environnement adéquat à l’animal, explique le président de l’événement

Pour les plantes, la gestion est un peu plus complexe. Il faut éviter le choc de température, souligne-t-il. Lorsqu’elles sont sorties des serres, les vétégaux sont transportés dans des véhicules chauffés, ils sont aussi emballés à l’intérieur. « Il faut s’adapter », confirme l’étudiant en agronomie.

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