ÆLIÉS : Pourquoi une hausse des cotisations ?

Alors que l’ÆLIÉS tient, du 26 au 28 janvier, un référendum sur la hausse de ses cotisations et leur indexation, Impact Campus a analysé les états financiers et les budgets 2014-2015 et 2015-2016 de l’association pour comprendre les effets d’une telle hausse. Mise en perspective et entrevue avec Stéphane Lebrun, président.

Pour l’année en cours (2015-2016), l’ÆLIÉS prévoit un total des revenus qui s’élève à 696 285 $, soit environ 6 % d’augmentation par rapport à l’année précédente. Cette hausse s’explique par des prédictions positives du nombre d’étudiants membres.

Par voie de référendum, l’ÆLIÉS demande à ses membres une hausse des cotisations de 0 $, 2 $, 3 $, 4 $, ou 5 $. Stéphane Lebrun justifie la nécessité d’une telle augmentation en raison du manque de ressources disponibles. Selon lui, les coûts d’opération sont des charges « incompressibles » qui augmentent année après année. Les charges liées à la prestation de services doivent alors diminuer pour respecter l’équilibre. « Pour que cela fasse un budget équilibré, il faut réduire les services », défend-il.

Pour l’exercice budgétaire 2015-2016, les subventions aux associations et les subventions aux membres sont les postes budgétaires les plus affectés. Les subventions aux associations se voient réduire du quart, passant de 40 000 $ à 30 000 $ pour cette année, alors que les subventions aux membres sont réduites de 35 000 $ à 25 000 $.

Les subventions aux membres ont été revues à la baisse, estime Stéphane, en raison de la forte demande créée en 2013 alors que le budget alloué était plus élevé (entre 45 000 $ et 50 000$, selon ses estimations). « Si on peut revenir vers [ce niveau], on pourrait donner quelque chose de plus intéressant aux membres pour qu’ils puissent assister à leurs colloques et leurs conférences », laisse-t-il savoir.  

En revanche, les salaires et avantages sociaux des employés de l’ÆLIÉS connaissent une hausse de 25 % par rapport à l’année 2014-2015, passant de 148 558,06 $ à 185 129,32 $. L’embauche d’un graphiste rémunéré explique cette hausse, d’après Stéphane.

Interrogé sur les projets structurants qui seraient dans les cartons de l’ÆLIÉS pour les prochaines années, Stéphane Lebrun reste évasif, préférant dire qu’il vaudrait mieux regarnir les coffres de l’association pour « augmenter les lignes des subventions aux membres et des subventions aux associations. » Dans ce qu’il a qualifié de « cadre budgétaire qui se rétrécit constamment », une hausse des cotisations et l’indexation de celles-ci s’avèreraient nécessaires.

Au total, et par rapport à l’année 2014-2015, le budget 2015-2016 prévoit une hausse des revenus de 6 %, une baisse de 3 % des charges liées aux services, une hausse de 22 % des coûts d’opération, ainsi qu’une baisse de 45 % des frais de développement.

Bourses d’études aux officiers

Pour l’année 2015-2016, une hausse de 3 % a été accordée par le conseil d’administration en bourses d’études pour les officiers, passant d’une rémunération globale de 118 100 $ (2014-2015) à 126 904 $. De ce montant, l’ÆLIÉS accorde 121 314 $ (95,6 %) en bourses d’études aux officiers. Du reste, elle redonne 4 215 $ aux exécutants qui en font la demande pour le remboursement de leur abonnement mensuel de transport en commun, et 1 375 $ est remboursé au président ainsi qu’au vice-président externe pour leur forfait de téléphonie cellulaire.

En vertu du budget 2015-2016, ce sont 13 356,25 $ qui sont conservés en « coussin » pour prévoir  les transitions d’officiers au cours de l’année, mentionne Stéphane Lebrun.

Représentation et campagne

Le budget 2015-2016 prévoit des hausses respectives de 60 % et 50 % dans les postes budgétaires « Frais de représentations et déplacements » et « Réserve Campagne ». Des augmentations dues, d’après Stéphane Lebrun, à une consultation à venir sur l’affiliation de l’ÆLIÉS à une association nationale, notamment l’Union étudiante du Québec ou l’Association pour la Voix Étudiante au Québec.   

Pour l’exercice financier précédent, les chiffres montrent qu’à peine 5 263 $ avaient été dépensés, alors que le budget prévu était de 10 000$. Un mouvement de grève avait par ailleurs animé le début de l’année 2015.

« Quant au poste budgétaire réservé aux campagnes, on s’est donné le 15 000 parce qu’on avait beaucoup de référendums de prévus. Je n’ai pas l’impression qu’on va arriver au bout de cette ligne budgétaire-là. »

Indexation

L’indexation de la cotisation à l’indice des prix à la consommation est « responsable », selon Stéphane Lebrun.  

« L’augmentation sera peut-être moins importante que si on faisait un référendum aux 4 ans pour demander une augmentation de cotisation, mais ça va assurer que l’augmentation du coût de la vie soit comblée naturellement », se contente-t-il de répondre.

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