L’environnement, parlons-en : mission réussie

Le troisième débat électoral sur le campus avait lieu le 3 octobre dernier, à l’atrium Jean-Guy Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins. Ce débat, l’initiative de L’environnement, parlons-en et coorganisé par la CADEUL, l’AELIÉS et La Planète s’invite à l’Université faisait partie de la centaine de débats qui se déroulaient simultanément (ou presque) d’un océan à l’autre. Tous les candidats principaux de la circonscription de Louis-Hébert étaient présents à l’exception de la candidate du Parti vert, Macarena Diab. Animé par ma collègue, Émilie Pelletier, le débat fut tantôt chaotique, tantôt éclectique, mais fort passionnant. Quatre thèmes furent abordés lors de la soirée : les changements climatiques, l’eau, la protection de la nature et de la biodiversité ainsi que la pollution et les substances toxiques. Voici un survol signé Impact Campus.

Joël Lightbound – député sortant – Parti libéral du Canada (PLC)

M. Lightbound a tenu à rappeler les investissements massifs des libéraux dans le transport en commun et les énergies vertes ainsi que l’implantation de la taxe carbone. L’élimination du charbon comme source d’énergie fait partie du plan des libéraux tout comme l’implantation de 5000 bornes de recharges électriques au pays ainsi que la plantation de 2 milliards d’arbres. Cette dernière mesure fut hautement questionnée par les autres panélistes, surtout sur le plan logistique. Le pipeline Trans Mountain est revenu plus d’une fois sur le tapis lors de la soirée. M. Lightbound a défendu tant bien que mal son parti, insistant notamment sur le fait que la transition ne peut pas se faire du jour au lendemain et qu’il est impossible d’abandonner complètement le secteur pétrolier albertain. En ce qui a trait à la gestion de l’eau, une priorité de M. Lightbound est l’amélioration du traitement des eaux usées. Les lois sur la protection des océans, des cours d’eaux et de la nature se doivent d’être plus robustes et appliquées de façon plus strictes, avoue le député sortant.

Photo – William Lapierre
Daniel Brisson – Parti populaire du Canada (PPC)

M. Brisson s’est gardé une gêne tout au long du débat concernant l’urgence climatique. Loin d’être climato-sceptique, ce dernier pense toutefois qu’il y a une certaine exagération dans les mesures entreprises pour combattre les changements climatiques et que souvent, cette exagération est au détriment des contribuables. Il affirme que le parti de Maxime Bernier se retirait de l’accord de Paris sans hésitation. La solution passerait plutôt, selon lui, par des réductions d’impôts aux entreprises leur permettant ainsi d’investir massivement dans des secteurs comme les énergies et les innovations vertes. Propos partagé par tous les candidats au débat, M. Brisson affirme que le fleuve Saint-Laurent n’est pas assez protégé et qu’on doit en faire plus pour éviter les nombreux déversements des dernières années. Il demande aussi la création de plus de parcs nationaux et une amélioration de l’offre touristique dans le tourisme de chasse et pêche.

Marie-Josée Guérette – Parti conservateur du Canada (PCC)

Comme son parti, la candidate conservatrice croit qu’il faut prioriser des mesures incitatives et non punitives lorsqu’il est question de changements climatiques. Les technologies vertes demeurent la clé pour Mme Guérette. Elle a martelé à plusieurs reprises que la solution passe par la jeunesse et du même coup, le couloir du savoir de Louis-Hébert (L’Université Laval, le Parc technologique et les Cégep St-Lawrence, Sainte-Foy et Garneau). Cette candidate pro-science estime que le gouvernement libéral n’a pas fait assez pour stimuler le secteur technologique de Québec lors de son dernier mandat. Elle pense qu’il faut améliorer la résistance face aux désastres naturels en misant sur l’innovation. Finalement, selon elle, le traitement des espèces envahissantes dans le fleuve doit être prioritaire au même titre que la cessation de déversements d’eaux usées dans le fleuve.

Jérémie Juneau – Nouveau parti démocratique (NPD)

Au NPD, on parle d’une réforme fiscale pour réduire la pollution. D’après le candidat, la taxe carbone doit être plus élevée tout comme l’implantation d’une taxe sur les produits étrangers, selon lui, redonnerait un certain pouvoir aux producteurs locaux. Comme tout le monde au débat, M. Juneau défend l’accès à l’eau potable pour tous, mais particulièrement aux communautés autochtones du Nord du Québec qui n’ont pas toujours les ressources adéquates. Le candidat du NPD fut le seul à s’opposer clairement à un éventuel troisième lien à Québec, citant ici l’étalement urbain comme principale cause de son refus. Il prône une meilleure collaboration entre le municipal, le provincial et le fédéral pour le reboisement des villes, la gestion de l’eau et des systèmes d’aqueducs. Jérémie Juneau a repris ses adversaires quelques fois pour accentuer le fait que la crise climatique n’est pas une question de coûts, mais d’actions.

Photo – William Lapierre
Christian Hébert – Bloc québécois (BQ)

Le candidat du Bloc parle carrément d’arrêter l’utilisation d’énergies fossiles. Le virage vert proposé par le Bloc passe par une électrification des transports et la fin de toutes les subventions aux énergies fossiles. Fidèle à son habitude, le Bloc tient à ce que le fédéral respecte les champs de compétence et laisse le Québec gérer ses dossiers comme bon lui semble. Les nombreuses zones vertes du comté de Louis-Hébert tienne à cœur à M. Hébert. La protection des zones doit devenir une priorité pour le parti au pouvoir et pour Christian Hébert, les normes environnementales fédérales ne sont pas assez strictes et le Québec doit se doter de mesures beaucoup plus importantes. Il a mentionné la fierté que les Québécois et Québécoises éprouveraient en devenant le «Silicon Valley» des énergies vertes.

 

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