Adieu les cons : disparaître seul

Après 9 mois ferme et Au revoir là-haut, Albert Dupontel revient avec sa vibrante comédie dramatique Adieu les cons. Hommage à Terry Gilliam, Terry Jones et sans doute à Francis Veber, le plus récent long-métrage de Dupontel a le souffle des premières et des dernières fois.

Réalisation : Albert Dupontel | Scénarisation : Albert Dupontel et Xavier Nemo | Distribution : Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Bastien Ughetto, Philippe Uchan, Jackie Berroyer | Sortie : 25 juin

Par Emmy Lapointe, cheffe de pupitre aux arts

La mort aux trousses
Suze Trappet (Virginie Efira), coiffeuse dans la quarantaine, apprend que les aérosols qu’elle a respirés toute sa vie la tueront bientôt. Jean-Baptiste Chuchas (Albert Dupontel), programmeur informatique acharné, se voit annoncer que la promotion qu’il souhaitait avoir a été donnée à un plus jeune lion. Après un suicide raté, un collègue blessé, Trappet et Chuchas se retrouvent en cavale à la recherche de l’enfant abandonné par la première presque trente ans plus tôt. Avec M. Blin (Nicolas Marié), non-voyant et traumatisé, ils tenteront une course contre la montre et la mort, l’énergie du désespoir au cou. 

Envers et contre tous
Adieu les cons a peut-être la caméra la plus créative que j’ai vue depuis The Favorite de Lánthimos. Flash back en stop motion, caméra de sécurité, esthétique à la jeu vidéo, les 20 premières minutes étourdissent un peu, mais saisissent. Le rythme ralentit un peu une fois la cavale amorcée, ce qui est sans doute une bonne chose, parce qu’on est maintenant plus émerveillé.es que sonné.es.

À mon avis, le film de Dupontel est plus tragique que drôle, même que pour être franche, certaines blagues tombent à plat. Mais c’est sans importance, parce que l’espèce de médiocrité des personnages, la sympathie qu’ils attirent et l’incongruité de la situation suffisent à créer une dissonance cognitive et émotionnelle douce-amère. 

D’abord dans une logique de chacun pour soi, l’union finale des trois désespéré.es a de quoi fendre les cœurs de glace. 

La scène des ascenseurs et des gicleurs s’élève dans une poésie déroutante. C’est peut-être la seule fois du film où la musique de Christophe Julien se remarque. 

Le happy ending le plus tragique de l’année.

Crédits photo : Jérôme Prébois – ADCB Films

Bande-annonce

 

Consulter le magazine