Critique Littéraire : La mort habite ici

Précédemment, j’ai fait la critique d’un recueil de poèmes qui s’appelle #monâme, écrit par un auteur de la relève se nommant Sébastien Émond. L’auteur.e de La mort habite ici, autre recueil de poèmes, est Laurence Caron-C.

Par Marc-Antoine Auger, Journaliste collaborateur

*Cet article a été rédigé
selon les normes d’écritures
inclusives, pusique l’auteur.e
du recueil est non-binaire.
Le pronom Iel est utilisé comme
combinaison des pronoms
elle et il, de même que le
déterminant possessif saon qui
combine sa et son.

J’ai découvert les premières bribes de ce livre en assistant au lancement dudit recueil à la Libraire St-Jean-Baptiste le 15 novembre dernier, dans un programme double avec les soirées du Collectif Ramen. Ça m’a permis de constater et de comprendre les différentes thématiques inhérentes à l’oeuvre. L’auteur.e y a avoué de ses propres mots avoir écrit ce recueil « par accident », iel qui vient du milieu des arts visuels, et non pas du milieu littéraire.

Le grand Nord

Lorsque Laurence a écrit ce livre, iel avait accepté un contrat d’enseignement parmi les Inuits dans le grand Nord, et ça teinte énormément le recueil. Quelques poèmes empruntent des termes comme qallunaat, entre autres, qui signifie homme blanc en inuktitut, ou encore atsaniq, qui signifie aurore boréale. D’autres poèmes sont plutôt teintés de ce que c’est la réalité de vivre dans le grand Nord, le froid de canard, les épiceries hors de prix, les nuits qui n’en finissent plus, la solitude qui vient avec, etc. Un poème raconte la visite du premier ministre au village où notre auteur.e était, et c’est un poème particulièrement marquant.

L’amour

Laurence s’est marié en vitesse peu de temps avant de partir vers le grand Nord, et ça teinte le recueil également. Cette omniprésence de la solitude en arrière-plan tout au long du recueil est causée par cette relation à distance que l’auteur.e entretient avec son nouveau mari. Le fait que les deux se parlent au téléphone à tous les jours revient régulièrement dans le recueil. À un moment donné dans le recueil, l’auteur.e a écrit : « On est comme tout le monde, mais avec plus de glitter », (la phrase est textuellement écrite en italique, comme ça, dans le recueil). C’est une phrase que je trouve adorable, je dois l’admettre. Petite anecdote, lorsque j’étais en présence de l’auteur.e, iel m’expliquait à quel point c’était incroyable pour iel de voir une telle phrase publiée dans un livre.

La mort

Il s’est produit beaucoup de choses dans la vie de notre auteur.e peu de temps avant son départ dans les contrées nordiques du Québec, peu de temps avant qu’il ait rencontré son futur mari, sa grand-mère est morte, et ça teinte également le recueil. Sa grand-mère, qui se nomme Carmen, agit comme une présence fantomatique tout au long de l’oeuvre. La perte de sa grand-mère, que Laurence aimait beaucoup, contribue également à créer ce sentiment de solitude que l’on sent en lisant le recueil. La mort revient également dans un poème que j’ai mentionné un peu plus tôt, celui qui raconte la visite du premier ministre. La vie dans le grand Nord peut être très éprouvante à plusieurs niveaux, ce poème nous permet de le constater particulièrement.

Pour conclure, c’est un recueil intéressant et original, et on sent une certaine influence de la part du mari de l’auteur.e qui lui, provient plus du milieu littéraire. Il mérite qu’on s’y attarde grâce, entre autres, à la thématique du grand Nord qui y est omniprésente.

Consulter le magazine