Jamais Lu : de la peur à l’art

La 3e édition du Festival du JAMAIS LU à Québec se tiendra du 28 au 30 novembre prochain. Cette année, la thématique à laquelle les auteurs ont dû se confronter est « Là où on a peur ». Sur ces trois soirées, deux auront lieu au bar L’AgitéE et la dernière au théâtre du Périscope.

Camille Ozuru

La première soirée ouvre ce festival et les « gueules » de différents invités, présents afin de débattre politique et art autour d’une table ronde. Suivront les lectures de deux œuvres intégrales : une écrite par Maryse Lapierre et l’autre par Michel Nadeau.

Le lendemain, c’est l’accélérateur de particules. Plusieurs extraits de textes en évolution seront lus par divers auteurs, permettant à ces derniers de tester la réaction du public et de recueillir leurs impressions.

La dernière soirée, elle, fera office de clôture ayant pour mot d’ordre « FUCK LA PERFECTION ». Beats, slams, poésie : un mélange intelligent de mots et de musiques pour terminer en beauté cette édition 2013 du JAMAIS LU.

Comme la directrice générale, Marcelle Dubois, et les deux directrices artistiques, Anne-Marie Oliver et Édith Patenaude, l’ont expliqué, le JAMAIS LU est « un réel espace de liberté ». En effet, les auteurs sont libres. Libres de faire preuve d’audace et d’être confortable en parlant de leurs craintes. Car, le JAMAIS LU, c’est aussi savoir qu’on peut oser le risque de se planter. Les auteurs peuvent se mettre en danger tout en mettant des mots sur des situations. Cette année, les auteurs avaient pour défi de se confronter à ce qui les rend inconfortables, qui leur donne des sueurs froides. Dans un vidéo, on peut les écouter se confier sur ce qui les angoisse. Certains comme Maryse Lapierre évoque la mort, d’autre la perte de la foi en l’humain ou encore Kim Jong-Un, l’actuel dirigeant de la Corée du Nord, comme l’a évoqué Isabelle Hubert. La facette de l’auteur comme individu qui occupe le débat citoyen est mise de l’avant. S’établit alors une interaction entre l’auteur-citoyen et le spectateur-citoyen, ce qui vient encore réduire le fossé ressenti dans la forme classique du théâtre entre les acteurs et le public.

Ainsi, les complexes sont oubliés et fait rare, les auteurs lisent eux-mêmes leurs œuvres, à l’exception de Jean-Michel Girouard qui laisse le soin à Marie-Hélene Gendreau d’incarner son texte.

Le JAMAIS LU met aussi l’accent sur le fait que les textes doivent être frais, c’est à dire, avoir été écrits assez récemment pour pouvoir évoquer l’actualité la plus proche, celle qui nous touche le plus. L’engagement social de chaque artiste peut être mis dans un contexte actuel et toucher, de cette manière, un nouveau public.

 

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