Photo : Courtoisie, Pantoum Record / Fvckrender

Pogogo de Bad Dylan: halte à l’autocensure

Le trio électronique de Montréal Bad Dylan fait bouger les corps depuis 2015 avec son savant mélange de pop déjantée, de musique électronique et d’expérimentation optimiste. Le groupe s’apprête à lancer son 2e album Pogogo, faisant suite au très groovy Multivers, sorti en 2015. Impact Campus s’est entretenu avec Olivier Pépin, alias Jalouse, pour jaser lancement, synthétiseurs, pogos et avenues musicales. 

Q- Comment voyez-vous la direction de votre nouvel album par rapport à Multivers? 

R- Multivers c’était un projet distinct, c’était vraiment Renaud (Payant-Hébert) en solo qui avait composé les pièces. Il m’a demandé de faire un tour au studio pour enregistrer des guitares. Je lui ai répondu que j’embarquais juste si on « monte le show » en live. C’est ce qui a créé les débuts de Bad Dylan comme on le connaît maintenant. Après ça, pour Pogogo, la composition s’est vraiment faite à trois. Dans la vie, comme musiciens, on a tous eu d’autres projets plus contrôlés (mentionnons entre autres Fanny Bloom, Pierre Kwenders, Rock Forest, Man Machine). Le plaisir dans Bad Dylan, c’est de ne se donner aucune limite, aucune censure, même si c’est vraiment niaiseux. On voulait se faire plaisir au maximum. 

Q- On a remarqué sur la liste des pièces la présence de la sulfureuse mi-célébrité locale Anatole, comment ça s’est placé cette collaboration-là? 

R- On aurait voulu en avoir encore plus [des collaborations], mais on a dû presser le pas un peu avec la réalisation de l’album. Le coté champ gauche étrange un peu « poético Klaus Nomi » d’Anatole, c’est quelque chose qui nous attirait. Cette pièce-là, c’est la pièce un peu sexuelle de Pogogo. Ça se prête bien à lui, ça s’est fait naturellement. 

Q- Vous partagez d’ailleurs la même maison de disque : Pantoum Records! 

R- C’est les gens du Pantoum qui nous ont le plus aidé au début du groupe, ils ont été dans les premiers à croire au projet. À la base on cherchait du booking, ça tentait à Émilie (Tremblay, gérante/agente d’artistes/maintes tâches connexes pour Pantoum Records) au bout. Quand on a commencé à travailler sur l’album, ils nous ont simplement proposé d’être sur l’étiquette.  

Q- Pogogo, ça vient d’où? C’est bien en lien avec la mythique collation? 

R- (rires) Les pogos? Ça fait longtemps qu’on joue de la musique ensemble. Renaud et Phil sont amis d’adolescence. Ensemble avec Christophe (Lamarche Ledoux), connu notamment dans Organ Mood et Chocolat, on a un projet qui s’appelle Rock Forest. Tout ça pour en venir au fait que Pogogo, c’est un nom de groupe qu’on n’a jamais osé adopter. Mais là, Bad Dylan pour nous ça veut dire « pas  de censure », donc on a finalement sorti Pogogo. 

Q- Vous collaborez depuis un moment déjà avec l’artiste FVCKRENDER, c’est un partenariat que vous entendez continuer? 

R- On aimerait beaucoup travailler pour toujours avec FVCK. C’est lui qui nous a approchés au départ. On s’est rencontrés au party de bureau d’une jobine qu’on avait tous les deux il y a quelques années alors qu’il commençait tout juste à faire de l’art visuel. Il a aimé le projet et nous a proposé d’avoir une exclusivité avec lui! C’est probablement la première personne qui a vu un potentiel dans notre projet. En ce moment sa carrière explose, mais il garde toujours du temps pour nous, on est ben contents pour ça.  

Il a conçu autant nos pochettes que le set visuel des spectacles au complet. 

Q- Parlant de spectacles, planifiez-vous quelque chose de spécial pour les lancements? 

R- Ça fait deux semaines qu’on a recommencé à pratiquer les tounes. Le grand défi, ça va pas mal être de les jouer. Tout ça devait se faire plus tôt, mais Phil et moi on joue avec Pierre Kwenders et on partait en tournée. C’est notre revenu donc on ne pouvait pas refuser, on a donc dû tout décaler. 

Pour le spectacle comme pour l’album, pratiquement tout est joué en direct à part les échantillons de voix. Les steel drums et les saxophones sont fait avec des guitares avec micros MIDI (protocole qui permet, entre autres, de faire communiquer les instruments et des synthétiseurs). Beaucoup de lignes de synthé sont jouées à la basse, MIDI elle aussi!  

Lors du premier show de la tournée Multivers, on voulait tout performer, on l’a fait, le trip est passé. Maintenant on s’aide un peu avec un ordinateur pour des séquences.  

Pour élucider le mystère des synthétiseurs, rendez-vous le 27 janvier au Pantoum. Le groupe sera accompagné sur scène du duo électro-pop rimouskois Talfast. Si vous ne pouvez vous y rendre, l’album Pogogo sera disponible sur Bandcamp et sur la plupart des plateformes numériques dès le 26 janvier. 

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