Une bourse pour rapporter le monde

Chaque année, un étudiant de l’Université Laval s’envole pour l’étranger grâce à la Bourse en journalisme spécialisé en développement international du CRDI. Cette année, c’est au tour de Nicolas Pelletier, étudiant à la maîtrise en journalisme international.

Dans quelques semaines, Nicolas Pelletier partira pour la Jamaïque afin de compléter un projet journalistique centré sur la ruralité et le développement international. « Moi je vais me rapprocher un peu plus des terres et des endroits où on voit la dichotomie entre les stations balnéaires et la Jamaïque agricole, plus proche de la vraie vie des Jamaïcains », explique-t-il.

Ce qui fascine le jeune journaliste au pays de Bob Marley est l’incroyable situation culturelle du pays. « Il y a 2,7 millions de personnes en Jamaïque et je crois que c’est le pays où il y a le plus de rayonnement culturel par habitant. Il n’y a pas d’endroit sur terre où la culture populaire est plus connue pour une si petite population. Ça rayonne dans le monde entier, mais la Jamaïque c’est une toute petite Île », rajoute-t-il, excité.

Selon lui, les stéréotypes propres au peuple jamaïcains, des stéréotypes qui font le renom du pays, sont aussi des freins au développement : « Le Reggae, le cannabis, la violence et, à la limite quand il y a des événements sportifs, ce sont les sprinters l’été et le bobsleigh l’hiver. C’est un espèce de mur qui fait que leur culture leur permet de rayonner à l’international, mais qui les enferme dans des stéréotypes bien précis », précise le jeune homme.

En vivant à la frontière entre la Jamaïque des films et celle de la réalité, Nicolas Pelletier espère trouver un point d’observation lui donnant la chance de faire la part des choses entre ce qui relève du stéréotype et ce qui relève de la réalité. Son projet est donc, selon lui, une manière de traiter le développement dans ce pays des Caraïbes.

Une grande fébrilité

Nicolas Pelletier a d’ailleurs très hâte de partir. La fébrilité est palpable dans sa voix. Le projet commence à se concrétiser dans son esprit à quelques semaines du départ. « Je veux capter le son de la Jamaïque, c’est viscéral. J’ai tellement hâte de sortir mon enregistreuse là-bas », insiste Nicolas.

Cette fébrilité est peut-être dûe au fait que Boris Proulx, boursier de l’an dernier et ami de Nicolas, est revenu du Rwanda la tête pleine de projets : « Ça a été une expérience vraiment amusante et formatrice. J’ai pu m’exercer comme journaliste indépendant. C’était une expérience extrêmement positive », explique Boris Proulx, maintenant employé à Radio-Canada. « C’est l’élément majeur de mon CV ».

Le stage que Nicolas Pelletier a fait cet automne à La semaine verte sur les ondes de Radio-Canada l’a d’ailleurs préparé à filmer et documenter la réalité rurale en allant plus loin que les enjeux scientifiques de l’agriculture et de la vie rurale. « En faisant un reportage sur la bourse du grain [dans le cadre de son stage à La Semaine verte], j’ai couvert un enjeu agricole, mais d’un angle sciences humaines et c’est très moi ça. Ça m’a conforté dans l’idée que je voulais faire ça en Jamaïque. Par exemple, parler des rapports de force entre les agriculteurs et les propriétaires terriens. Bref, de parler d’un enjeu agricole même si il n’est scientifique », raisonne-t-il.

Une maîtrise formatrice

Pour les deux jeunes hommes, la bourse est une excellente manière de terminer leur formation dans le cadre de la maîtrise en journalisme international. La bourse parvient d’ailleurs à mettre de l’avant la confiance en soi que les jeunes hommes ont acquis dans le cadre de leurs études.

« Ma maîtrise m’a donné beaucoup confiance en moi par les stages et les échanges. Tu te dis “Ben oui moi je suis capable de faire ça et mes rêves commencent à se concrétiser”. Après la maîtrise, il n’y a plus d’encadrement, mais la bourse donne l’occasion de continuer à surfer sur cet espèce d’élan-là. Un élan où tu as confiance en toi et en tes ambitions. La bourse est en ligne directe avec mes ambitions professionnelles », détaille-t-il.  Cette bourse-là donne un luxe incroyable : le temps. Du temps pour réaliser un projet.

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