La semaine dernière se tenait le coup d’envoi de la 26e saison des Vendredis de poésie à la Maison de la littérature. Organisé par le Tremplin d’actualisation de poésie (TAP), cet évènement se tient chaque deuxième vendredi du mois depuis 1998 et permet de faire vivre et revivre un genre littéraire souvent relégué aux étagères poussiéreuses.
Par Camille Sainson, journaliste multiplateforme.
Alors que poésie rime souvent avec vers ampoulés et images obscures dont la compréhension serait réservée à des initié.es, le TAP parvient à lui redonner une place de choix, sur le devant de la scène et sous le feu des projecteurs. Porté par des voix tantôt jeunes, tantôt moins jeunes, nous sommes ravis de constater que l’amour du poème est partagé par toutes les générations et qu’il continue de se transmettre oralement, pour le plus grand bonheur de nos oreilles.
Alors que le soleil se couche lentement sur Québec, une petite foule se forme et se presse entre les pierres imposantes de la Maison de la littérature. Installées face à la scène, les lumières s’éteignent et nous assistons à un défilé de prestations de poètes en herbes et d’auteur.rices aguerri.es. Les mots se déversent et nous accrochent, certains nous interpellent, d’autres nous réconfortent, nous sentons qu’un lien se tisse entre spectateur.rices et interprètes. L’évènement débute par un « brise-glace » haut en couleur avec des participant.es au Slam de poésie lors de la dernière saison, puis nous poursuivons avec les invité.es ; Alain Beaulieu (professeur de création littéraire à l’Université Laval), Louise Dupré, Erika Soucy et André Vézina. Animée par André Marceau, la soirée ne perd pas en rythme, nous enchaînons les thèmes et les registres, jusqu’à la dernière partie, celle réservée aux poètes d’un soir qui souhaitent soumettre leur vers à l’épreuve de la scène.
Cette sortie littéraire offre à notre vendredi un instant poétique où les sons se répondent, dressant une cathédrale de vers qui résonne longtemps dans la nuit.
