Crédit photo : RBC

Élections dans Jean-Talon : Un aperçu des candidat.es

Le 2 octobre prochain, la circonscription provinciale où se trouve l’Université Laval votera pour sa/son représentant·e à l’Assemblée nationale. Impact vous propose un palmarès des candidat·es et de leurs perspectives sur les enjeux étudiants.

Antoine Morin-Racine, chef de pupitre aux actualités

Le 31 juillet dernier, la députée caquiste Joëlle Boutin démissionnait de son siège gagné quelques mois plus tôt pour des « raisons familiales » et, selon la rumeur qui court, parce qu’elle n’aurait pas reçu un ministère des mains de François Legault. 

À l’approche du vote par anticipation (24 et 25 septembre) et du débat de la CADEUL (26 septembre), voyons comment se déroule la campagne dans Jean-Talon jusqu’à maintenant et les propositions des candidat·es pour cette circonscription particulièrement étudiante.

La fille du maire

C’est à Marie-Anik Shoiry que revient le défi de garder Jean-Talon sous le giron caquiste. Fondatrice de l’organisme « Vide ta sacoche », qui redistribue des produits cosmétiques et d’hygiène féminine à des personnes dans le besoin, sa victoire est toutefois loin d’être garantie, bien que les sondages soient de bon augure pour elle.

Devant le revirement du gouvernement sur le troisième lien et les récents cafouillages de la ministre responsable de la crise du logement, nous verrons si la fille de l’ancien maire de Sillery et militant caquiste, Paul Shoiry, saura vendre la CAQ aussi bien que sa prédécesseure aux électeur·ices de Jean-Talon.

En date de la publication de cet article, Marie-Anik Shoiry n’a pas répondu aux questions d’Impact sur les enjeux étudiants.

Marie-Anik Shoiry en compagnie de son père, ancien maire de Sillery, et de François Legault. Crédit photo : Patrick Laroche, Le Soleil

Le candidat sans frontières

Malgré le passé fermement libéral de la circonscription, c’est Pascal Paradis, du PQ, qui est présentement à égalité avec la CAQ dans les sondages. Co-fondateur d’Avocats sans frontière, Paradis a essuyé des critiques en début de campagne pour ses flirts précédents avec la CAQ. Il avait affirmé que l’équipe de François Legault lui avait, notamment, révélé d’avance que le projet de troisième lien n’était pas viable.

En entrevue à Radio-Canada, le candidat a tenu à mentionner les « bons d’épicerie » que propose son parti pour pallier l’augmentation du coût de la vie, un enjeu parmi les plus importants de la campagne.

L’équipe de Pascal Paradis n’a pas répondu aux demandes de questions d’Impact

Pascal Paradis se défendant d’être opportuniste car il a flirté avec la CAQ aux dernières élections au côté de son nouveau chef Paul Saint-Pierre Plamondon. Crédit photo : Journal de Québec

Encore lui ?

Même s’il en est à sa troisième élection dans la circonscription, Olivier Bolduc a fait jaser lors l’annonce de sa candidature. Les instances nationales de Québec Solidaire avaient fortement conseillé aux militant·es de Jean-Talon de porter une femme à la candidature pour répondre aux problèmes de parité du parti. Le candidat se défend notamment en affirmant que son parti est le seul à avoir un processus de candidatures véritablement démocratique.

Rejoint à son bureau de la rue Myrand par Impact, Bolduc considère la crise du logement comme l’enjeu étudiant numéro un de la circonscription. « Ils font partie des électeurs les plus impactés par cette hausse fulgurante des loyers », a-t-il affirmé.

Le candidat Solidaire a également tenu à parler du coût de la vie pour les étudiants. « Il y en a certains qui ont de la difficulté à se nourrir, c’est pas drôle », dit-il avant d’expliquer la réduction d’en moyenne 20% de la dette des étudiant.es diplômés et les 1000$ en bourse de plus que son parti propose.

Il reproche à François Legault d’avoir une « dette envers les étudiant.es », car il n’aurait pas utilisé à bon escient les transferts fédéraux en éducation. 

Olivier Bolduc accompagné du porte-parole solidaire Gabriel Nadeau-Dubois. Crédit photo : Graham Hughes, La Presse Canadienne

Don Quichotte à la reconquête du « château fort »

Du côté du PLQ, c’est Élise Avard Bernier qui sera assignée à l’assaut de l’ancien « château fort libéral ». Cofondatrice de « Vie de parents », un site web qui regroupe plusieurs ressources destinées aux familles, la candidate n’a pas peur de l’état vacillant qu’on a attribué à son parti et a tenu à affirmer plusieurs fois au Soleil que Jean-Talon n’était pas une « course à deux ».

Concernant tant le troisième lien que le tramway, Mme Avard-Bernier a refusé à maintes reprises d’exprimer un penchant pour l’un ou l’autre, son parti privilégiant ce qu’ils appellent une vision « globale » ainsi qu’une enquête à propos de l’état des ponts.

À noter que la candidate libérale a été la seule à mentionner l’enjeu de la rémunération des stages lorsque questionnée sur les enjeux étudiants.

Élise Avard Bernier, épaulée lors un point de presse par Marc Tanguay, chef intérimaire du PLQ et Marwah Rizqy, députée promise par plusieurs à la chefferie du parti. Crédit photo : Sylvain Roy Roussel, Radio-Canada

Un conservateur cycliste pour la bus gratuite ?

Dans le coin mauve, c’est le Franco-Albertain Jesse Robitaille qui se présente pour le Parti Conservateur. Le jeune étudiant en soins préhospitaliers au cégep Sainte-Foy planche en particulier sur les enjeux de transport dans cette circonscription « qui n’est pas représentative du reste de la ville de Québec » selon son chef.

Mis à part la promotion habituelle du projet de troisième lien sur l’île d’Orléans, le candidat oppose étonnamment au projet de tramway la gratuité de l’autobus et la sécurité des piétons et des cyclistes. Rappelons qu’il a été happé en vélo à cause d’un tramway à deux reprises, et par des automobilistes dans sa ville natale de Calgary. 

Éric Duhaime a préféré laisser Jean-Talon à Jesse Robitaille, lui qui compte sur la démission d’Éric Caire dans La Peltrie pour donner un premier siège au PCQ à l’Assemblée Nationale. Crédit photo : Yan Doublet, Le Soleil

Et les autres…

Outre les membres de partis de l’Assemblée nationale, plusieurs autres candidat.es se tentent à briguer Jean-Talon.

La plus importante est probablement l’ancienne députée péquiste Martine Ouellet, qui se présente avec son parti Climat Québec. Elle était sur le campus le 15 septembre passé pour une annonce sur la liberté académique en compagnie de Patrick Provost, professeur d’infectiologie sanctionné par l’Université pour ses commentaires à propos du vaccin contre la Covid-19, et pour exprimer son opposition à la mouture présente du projet de tramway.

Kadidia Mahamane Bamba se présente quant à elle pour le Parti Vert, et fait également la promotion du transport en commun gratuit en incarnant « la vision écosocialiste » du parti.

« Plus à droite, mais pas dans le champ », c’est Steve Thérion qui se présentera pour l’Équipe Autonomiste, et un certain Jean Duval se présenterait comme indépendant.

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