Photo: Courtoisie

Critique cinéma: La disparition des lucioles de Sébastien Pilote

Tout fraîchement désigné meilleur long métrage canadien au Festival international du film de Toronto (TIFF), La disparition des lucioles prendra enfin d’assaut les salles du Québec le 21 septembre prochain. Sébastien Pilote, le réalisateur, en est à son troisième long-métrage, aprèLe vendeur et Le démantèlement, mettant respectivement en vedette Gilbert Sicotte et Gabriel Arcand. 

La disparition des lucioles raconte l’histoire de Léo, interprétée par Karelle Tremblay, que l’on avait pu apprécier par le passé dans des films comme CorboHochelaga, terre des âmes, King Dave et Nelly, entre autres. Le récit commence à la fin du secondaire du personnage principal, au moment où elle se questionne sur son avenir, sans trop y penser. Sa famille, pour citer son personnage, est une «belle famille qui se contredit», car son beau-père est l’animateur de radio populiste de la ville qui est responsable de l’exil de son père, anciennement chef du syndicat de l’usine qui est maintenant fermée.  On suit donc son personnage à travers cette belle famille dysfonctionnelle. 

Simplicité 

Des événements comme ceux dépeints dans le film, c’est-à-dire un ou une jeune qui arrive à la fin de son secondaire sans trop savoir où s’en aller ou quoi faire, on en retrouve dans presque toutes les familles du Québec; à ce niveau-là, c’est une histoire simple et pas très originale. Mais ne me méprenez pas, selon moi, c’est une des forces du film, c’est une réalité dans laquelle plusieurs gens des régions et également des milieux urbains peuvent très facilement se reconnaître. 

Le film a été tourné majoritairement à Saguenay, un décor pas très grandiose oui – je dis ça sans que ce soit une insulte évidemment -, mais très enchanteur. Le réalisateur est né à Chicoutimi, et ses trois longs-métrages ont été tournés dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean. Il choisit ces endroits avec un but dans la tête, celui de «démontréaliser» l’industrie du cinéma québécois, et de montrer une diversité de lieux québécois absolument magnifiques, quitte à ce que les films coûtent plus chers à produire.

Une gamme d’émotions

C’est un film qui nous met de bonne humeur tout le long du visionnement et après également. Les acteurs sont solides et offrent des performances très touchantes, pleines d’humanité. C’est un film où l’on peut voir des moments plus tristes et des moments pleins de joie – comme la vie, quoi! – et le réalisateur réussit à nous faire passer de l’un à l’autre avec une grande fluidité. 

Les acteurs sont tous d’un grand talent, mais Karelle Tremblay, dans le rôle principal, se démarque. Elle y va d’une prestation très juste et convaincante. Elle a très bien su supporter la pression d’un premier rôle principal au grand écran. La direction photo est également très belle, le film étant tourné à Saguenay, très belle ville sur le bord de la rivière du même nom.  

La trame sonore est très judicieusement utilisée également, les chansons sélectionnées sont très belles et apportent quelque chose au film. Les chansons choisies sont très diversifiées également ; on passe de Turner Cody, un chanteur folk très underground, à des groupes beaucoup plus accomplis comme Rush et Arcade Fire, en faisant un petit détour par des artistes de métal québécois comme Voivod et WD-40.  

Le film a été présenté en première nationale au Festival de Cinéma de la Ville de Québec le 13 septembre dernier au Palais Montcalm et il sera en salle le 21 septembre prochain.

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