Saveurs Campus analysé: Constat positif

La nouvelle concession alimentaire du pavillon Alphonse-Desjardins a fait l’objet de nombreux débats depuis l’annonce de sa reprise en mars 2014. La CADEUL a eu le contrat en disant vouloir «transformer» l’alimentation de ses clients. Le menu s’est en effet beaucoup modifié, mais qu’est-ce que vraiment manger santé? Une étudiante de deuxième année en nutrition a accepté de se pencher sur le menu et sur les installations de la nouvelle cafétéria afin de donner ses impressions à Impact Campus.

Mathieu Massé

Sarah O’Connor, étudiante en nutrition à l’Université Laval et membre du Bureau d’entraine en nutrition (BEN), est allée visiter Saveurs Campus. Elle en revient au final avec une impression fortement positive, mais constate plusieurs coquilles s’étant glissées dans l’image que la CADEUL veut projeter de son projet.

Un menu équilibré

Si la CADEUL et Saveurs Campus s’étaient donnés comme objectif de créer un menu bien équilibré pour sa concession alimentaire, c’est mission accomplie estime Sarah O’Connor du BEN. Elle met l’accent sur l’importance donnée au poisson dans le menu. « Le fait que Saveurs Campus offre la possibilité aux étudiants de déguster du poisson à chaque jour est un point fort, surtout qu’avec la diversité du menu, les étudiants peuvent apprendre à connaître différentes façons d’apprêter le poisson, mais aussi de découvrir de nouvelles espèces de la mer», souligne-t-elle.

Mme O’Connor mentionne le fait que les légumes sont réellement mis à l’honneur chez Saveurs Campus. « Les consommateurs ont la chance de goûter à une panoplie de mets différents avec des légumes, ce qui ouvre les esprits face aux mille et une façons de les apprêter», affirme-t-elle. Autre point positif qui contraste de manière flagrante avec l’ancien menu de la concession tenue par Laliberté : aucune friture (ou presque) n’est présente. « C’est un énorme pas dans la bonne direction. Cela pousse aussi les gens à goûter de nouvelles choses, beaucoup plus saines», continue l’étudiante en nutrition.

Rien n’est parfait

Si les améliorations apportées, tant au niveau de l’image que du menu, viennent dorer l’image de Saveurs Campus, quelques petites choses clochent selon Sarah O’Connor. «Aucune importance n’est mise aux valeurs nutritives et aux ingrédients, qui devraient pourtant être à portée de main des acheteurs. Même en demandant aux employés, aucune version imprimée des éléments nutritionnels n’est disponible pour les curieux ». C’est, selon elle, un des points faibles qui nuit pour l’instant à la crédibilité de Saveurs Campus.

Elle illustre son point par le fait que pour la majorité des gens, une salade est synonyme de «manger santé». « Pourquoi se casser la tête avec des informations nutritionnelles, c’est santé de toute façon, non? Là est le problème : on n’a aucune idée des gras ajoutés (ou de leur quantité) dans le plat; on n’a aucune idée des allergènes, des additifs, etc. Le simple fait d’être une salade donne peut-être une image plus rose que la réalité », argumente celle qui est aussi membre du Bureau d’aide en nutrition de l’Université Laval.

Sarah O’Connor pointe également les machines à liqueurs qui sont restées bien campées dans les installations. Elle indique que l’alimentation grasse et salée n’est pas la seule coupable dans les problèmes de santé des Canadiens. Les boissons sucrées (sodas ou autres punchs de fruits) sont des acteurs importants du problème. « Conserver les boissons gazeuses peut banaliser leurs effets néfastes sur la santé, surtout si l’image que veut projeter Saveurs Campus est celle d’une cafétéria consciente», met-elle en relief.

Consulter le magazine