Aller vers l’autre

Dans le cadre de la semaine du développement international, une conférence sur le thème de l’éducation et de la jeunesse avait lieu la semaine dernière au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Monsieur Égide Karuranga, professeur à la Faculté des sciences de l’administration, a plaidé pour une plus grande mobilité des étudiants canadiens, pour aller à la découverte d’autres cultures au cours de leur cursus universitaire. «Il faut favoriser l’échange, la connaissance de l’autre», a-t-il fait valoir à l’assistance.

Malgré le fait que les jeunes voyagent de plus en plus, M. Karuanga considère que les étudiants canadiens se retrouvent en déficit de connaissances en comparaison avec les étudiants européens. S’appuyant sur le programme Erasmus en Europe, qui, depuis 20 ans, a permis à plus d’un million d’étudiants de vivre un séjour d’études dans un autre pays, M. Karuanga presse les institutions canadiennes à mettre sur pied plus de programmes d’échange : «Le Canada n’est pas une nation marchande, elle n’a pas de racines comme les nations européennes qui comptent plusieurs siècles d’histoire […] Sans de meilleurs programmes facilitant la mobilité des étudiants canadiens, nous exposons notre jeunesse à un déficit structurel.»

De son côté, le sociologue et auteur Jacques B. Gélinas a mis l’accent sur le manque de partage des ressources, ce qu’il considère comme la plus grande injustice. «Dans un monde doté d’un système ultra-productif, qui pourrait nourrir deux fois la planète, nous nous retrouvons avec un milliard de personnes qui a faim et un autre qui mange trop», a-t-il fait remarquer, qualifiant les 40 dernières années en matière de développement international «d’échec». «La réduction de la pauvreté, ce n’est pas le développement, c’est se donner des outils. C’est ça qui lance le développement», a-t-il poursuivi, s’insurgeant contre une nouvelle classe qu’il qualifie d’aidocratie, faisant référence à des instances telles le FMI et l’ACDI. Selon lui, ces instances font du développement sur le dos des populations nécessiteuses, sans tenir compte de leur réalité et leur culture.

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