Investissements en orthophonie

Cet investissement s’ajoute à ceux de l’Agence de santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale et de l’Université Laval pour assurer la viabilité de la clinique universitaire, qui accueille ses premiers stagiaires depuis janvier dernier. Cette clinique facilitera le placement des étudiants en stage dans la région de Québec, où une pénurie de professionnels dans ce domaine se fait sentir. Pierre Durand, doyen de la Faculté de médecine, affirme dans un communiqué que, grâce à ce projet, plus de stages seront disponibles, évitant ainsi de surcharger les autres cliniques de la région qui accueillent déjà des stagiaires. L’Université Laval est l’unique université au Québec à avoir mis sur pied un projet de la sorte. L’Université de l’Alberta est la seule autre université au pays à en posséder une.

Selon Joël Macoir, directeur du programme de maîtrise professionnelle en orthophonie, ce projet permettra d’augmenter le nombre d’admissions, car  «il sera plus facile d’intéresser les étudiants à venir dans ce programme à cause de la plus grande offre de stages disponibles. Ils pourront mettre directement en application ce qu’ils ont appris en classe». Le directeur de programme croit également que cela facilitera le recrutement de professeurs puisqu’ils auront la possibilité d’enseigner tout en travaillant dans le milieu avec leurs stagiaires. En raison de la forte demande de professionnels en orthophonie, l’embauche de personnel enseignant à l’Université est difficile.

M. Macoir avance que depuis que la clinique universitaire est ouverte, elle se fait inonder d’appels pour des demandes de consultations. Cela illustre, selon lui, la grande pénurie d’orthophonistes dans la région, mais aussi partout en province. Or, l’établissement ne peut pas accepter d’offrir des consultations aux gens sans qu’ils aient été référés par un établissement de la santé ou une institution scolaire partenaire de la clinique. En effet, la clinique a, entre autres, signé une entente avec le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ), le Centre hospitalier affilié (CHA) et quelques écoles pour que ceux-ci réfèrent les patients selon les besoins de la clinique. Ces besoins sont déterminés en fonction des cas spécifiques étudiés par les stagiaires, qui peuvent être par exemple les troubles de la voix chez les adultes ou les problèmes de prononciation chez les enfants de zéro à cinq ans. Les étudiants en stage sont jumelés avec des professionnels qui peuvent également être leurs professeurs. Chaque professionnel impliqué dans les stages a deux étudiants
à sa charge.

«Ce projet de clinique se prépare depuis environ deux ans», affirme Joël Macoir. «Cela demande un certain temps pour réunir les décideurs de la région, les responsables du ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport ainsi que les directeurs d’hôpitaux. Mais pour un projet de cette envergure, deux ans, c’est relativement court»,
explique M. Macoir.

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