Moratoire sur les déplacements au Mexique

Tous ceux qui devaient partir pour le Mexique dans le cadre d’un stage ou d’un travail de recherche sont désormais contraints de rester au Québec. À la suite de l’apparition de cas de gens infectés par la grippe A, les autorités universitaires ont également demandé aux étudiants et au personnel déjà sur place de revenir au Québec dans les plus brefs délais. L’Université Laval lève toutefois l’obligation, pour ceux qui reviennent, d’attendre sept jours avant de se présenter sur le campus. Dorénavant, les étudiants et employés de l’Université Laval en provenance du Mexique devront se présenter au Service de santé de l’Université.

Selon Richard Poulin, directeur au Bureau international de l’Université Laval, six personnes étaient au Mexique au moment de l’émission de la directive, dont quatre dans le cadre d’un échange et deux en projet de recherche. «Une demande officielle a été faite pour leur demander de revenir», a-t-il déclaré. «On leur a offert notre soutien financier, académique et logistique», a-t-il ajouté. «Pour les gens qui sont revenus et qui n’ont pas fait leur examen final, on négocie [avec les universités mexicaines] pour clore leur session. On peut également aider les gens à revenir. Ainsi, si le coût du billet d’avion augmente [dû au changement de date du billet], on compense les frais», a déclaré M. Poulin. Au moment de mettre sous presse, seulement trois personnes étaient de retour au Québec. «Par choix personnel, les autres ont pris la responsabilité de rester là-bas», a expliqué M. Poulin.

Quant à ceux qui devaient prochainement se rendre au Mexique, comme l’École d’été des sciences de l’administration, ils devront attendre les nouvelles directives. «Nous maintenons la recommandation de ne pas aller au Mexique», a déclaré M. Poulin. Cette demande est «basée sur les recommandations faites par Santé Canada et le ministère des affaires extérieures du Canada», a-t-il fait valoir.

Si M. Poulin affirme que l’Université Laval subit «des pressions communautaires parce que [la politique] est trop resserrée», il croit que ces mesures sont nécessaires. «On essaie d’être prudent, et en bon père de famille, d’avoir la santé de la communauté à cœur», a-t-il expliqué.

Quatre étudiants à la maîtrise en aménagement du territoire et développement régional et trois accompagnateurs figurent aussi parmi ceux qui devaient se rendre au Mexique, dans le cadre du séminaire Nexopolis. Celui-ci a toutefois été annulé. Les organisateurs envisageraient notamment de le reporter à l’automne prochain. Catherine Boisclair, l’une des étudiantes participantes rencontrée avant la prise de cette décision, n’était toutefois pas inquiète des répercussions possibles. «On sait qu’on aura nos crédits. Notre seul regret serait de ne pas y participer», a-t-elle affirmé. Mme Boisclair et son collègue Simon Bélisle ne doutent toutefois pas de la pertinence du protocole émis par l’Université. Ils ne craignent pas non plus le virus de la grippe A. «Ma crainte n’est pas la grippe en tant que telle, mais plutôt la qualité du voyage», a expliqué Simon Bélisle. «On ne veut pas constamment se demander si on l’attrapera», a-t-il ajouté.

L’Université Laval n’est pas la seule à appliquer de telles mesures. L’Université de Montréal, de même que l’École des hautes études commerciales de Montréal, figurent parmi celles qui ont invité leurs étudiants et leur personnel à revenir au Québec ou à suspendre leurs déplacements vers le Mexique. «On a recommandé de ne pas y aller et on a demandé aux autres de revenir», a déclaré Sophie Langlois, directrice aux relations avec les médias. Au moment de mettre sous presse, les données de l’Agence de la santé publique du Canada du 10 mai dernier indiquaient que 284 personnes étaient infectées par le virus de la grippe A, dont 15 au Québec. Une seule personne canadienne ayant contracté le virus est décédée.

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