Des survivantes du cancer du sein ont formé une équipe de bateau dragon

Foncer dans la vie à coups de rames

Le bateau-dragon est une longue embarcation d’une douzaine de mètres qui contient 20 rameurs, en plus d’un barreur à l’arrière et d’un joueur de tambour à l’avant. Il s’agit d’une activité extrêmement exigeante, qui engage la force de tout le corps pour ramer. «Tout est une question de rythme et de synchronisation», indique Sabrina Morales, qui s’est jointe à l’équipe Vise-à-Vie, il y a trois ans.

Si ce sport d’origine chinoise a rapidement gagné en popularité auprès des survivantes du cancer du sein, c’est en grande partie grâce aux recherches du docteur canadien Don McKenzie. Celui-ci a certifié au milieu des années 1990 que de bouger le haut du corps est bénéfique pour le rétablissement du cancer et qu’ainsi, le bateau-dragon s’avère une activité idéale. «Aujourd’hui, je suis plus en forme qu’avant la maladie!», s’exclame Jocelyne Boutet, la capitaine de l’équipe Vise-à-Vie.

Danièle Frenette, une de ses coéquipières, est fière de faire partie du club parce que toutes ces femmes qui ont survécu au cancer du sein dégagent une image positive de la vie après la maladie. «Il s’agit de ma première motivation, de pouvoir montrer aux gens qu’on peut passer au travers.»

Unies dans l’épreuve

L’équipe de Québec participe à au moins deux compétitions par année, dont le Festival international de bateaux-dragons de Montréal. Lors de cet événement, une course est dédiée spécialement aux survivantes, pour la remise de la Coupe du Cancer du sein. Cette compétition est très émouvante pour les athlètes, étant donné qu’elle se termine par un hommage aux anciennes femmes de l’équipe qui les ont quittées. «Le décès fait partie de notre réalité», admettent-elles.

Malgré cette dure épreuve, l’équipe demeure positive. «C’est non seulement le sport qui nous unit, mais aussi la maladie», indique Mme Morales. «On est plus soudées que n’importe quelle autre équipe peut l’être.»

L’entraînement de bateau-dragon reprendra au Lac-Beauport en mai prochain, mais les membres de l’équipe Vise-à-Vie demeurent actifs pendant tout l’hiver, en attendant de ramer à nouveau. «Si j’ai appris une chose depuis mon cancer, c’est de prendre soin de mon corps», constate Danièle Frenette. «Pratiquer ce sport m’a entraînée dans une spirale positive et j’ai adopté un mode de vie plus sain qu’auparavant», conclut-elle.

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