Survol du projet Environnement numérique d’apprentissage et de ses impacts sur l’Université.

Le coût inconnu

Approuvé initialement par le conseil d’administration de l’Université Laval le 22 novembre 2007, le projet de la nouvelle plate-forme sera normalement implanté dans son ensemble en 2012. Le projet ENA «permettra à tous les acteurs universitaires de tirer profit d’une vaste gamme de services, de ressources et d’outils d’apprentissage en réseau, quel que soit leur emplacement géographique», peut-on lire dans le document Horizon 2012, qui trace les grandes lignes du développement futur de l'institution.

« Près de 100 cours se donnent actuellement avec ENA sur le campus. Plus de 5000 étudiants peuvent se familiariser avec le nouvel outil d’apprentissage. Nous sommes dans une démarche d’implication. Tous les acteurs sont consultés périodiquement. Nous prévoyons commencer la transition des cours de Webct vers ENA dès l’automne prochain», affirme Christian Bilodeau, chef de projet.

«Dès le début de ce projet, les étudiants ont tenu à être présents. Nous faisons partie du comité de pilotage. Les communications sont constantes, le projet ne va pas si mal pour l’instant. Nous sommes satisfaits de certaines approches, entre autres celle de monter la plate-forme sous une approche plan de cours et le recours aux logiciels libres. Toutefois, il est facile de constater que l’information est inconnue des étudiants. Quasi personne n’est au courant. Nous restons vigilants et présents pour la suite des choses»,  indique Paul-Antoine Cardin, vice-président à l’enseignement et à la recherche de la CADEUL.

Concernant cette critique, Steve Vachon, responsable de la gestion du changement au Bureau des services pédagogiques, se montre sensible. « Nous ne sommes pas pour l’instant en mode promotion du projet. Nous avons organisé des rencontres avec les étudiants par faculté l’automne dernier, peu d’étudiants se sont présentés. Nous tentons une nouvelle façon de faire en rencontrant le prochain Caucus de la CADEUL. Nous comptons aussi sur les professeurs qui font l’essai d’ENA pour informer correctement leurs étudiants en début de session».

Son de cloche similaire du côté de l’ÆLIÉS. «C’est très positif pour l’instant, nous apprécions beaucoup la transparence dont ils ont fait preuve. Cela n’a pas toujours été comme ça, ça fait changement. Quelques étudiants ont pu avoir accès à la plate-forme en temps réel nous avons pu y apporter nos commentaires. Un bémol technologique: ce ne sont pas tous les navigateurs qui peuvent supporter la plate-forme. Safari et Chrome, par exemple, ne fonctionnent pas pour le moment», souligne Vincent Jourdain, vice-président aux droits étudiants.

Qui paie?

Le coût total de cette implantation reste pour l’instant le grand inconnu. En 2007, un référendum consultatif a eu lieu afin de palper l’intérêt des étudiants pour une hausse des frais institutionnels non obligatoires de l’ordre de 102$ par session. Destinée notamment au projet d’ENA, la hausse a été massivement rejetée par les étudiants lors de cet exercice de consultation non décisionnel pour l’administration universitaire.

«Le gouvernement du Québec a alors annoncé la mise en place de balises pour l’augmentation de ces frais, coupant l’herbe sous le pied de l’administration. Elle est quand même allée de l’avant avec l’ENA. Nous sommes toujours en démarche afin d’avoir les données financières du projet. Il est évident que les coûts seront importants et nous présumons que ce sont les étudiants qui paient, mais ce n’est pas nécessairement à eux de le faire», affirme le vice-président de la CADEUL.

Reste à suivre le déroulement de ce projet. Il serait aussi intéressant de connaître la contribution financière des étudiants à ce projet.

QUOI?
 
L’environnement numérique d’apprentissage (ENA)est un outil pédagogique remplacera WebCT, dont la licence ne sera pas renouvelée en 2012.

Quels sont les avantages par rapport à WebCT?

Environnement basé sur l’approche par plan de cours. L’interface comportera des sections similaires de ce plan. Il est aussi conçu en tenant compte de la facilité d’utilisation pour les étudiants et les professeurs. 

La plate-forme est entièrement conçue par l’Université Laval. L’évaluation, les modifications et les évolutions seront plus faciles.

Les différents systèmes et outils de l’université, par exemple Exchange, la bibliothèque, la coopérative Zone, seront accessibles par ENA. Une intégration de l’information permettra d’accéder facilement aux différentes fonctionnalités.

Plusieurs outils libres (open source) sont utilisés pour le développement de ce logiciel, dont Java, Éclipse, Hudson, Antisamy, Hibernate.

Quand?

Plus de 5000 étudiants ont présentement un cours sur ENA. L’équipe du projet entend débuter la transition des cours de WebCT dès l’automne prochain.

Combien?

Grand inconnu du projet, le montant exact reste mystérieux. En comparaison, le projet Capsule a couté aux alentours de 20 millions.

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