« Le NPD ne sera pas responsable de la mise à mort du registre »

Pour Mulcair, il est évident que le registre doit rester en place, mais il croit que certaines modifications doivent être apportées, car le système punirait trop durement ceux qui peuvent avoir oublié d'enregistrer une arme. « Si vous oubliez d'enregistrer ou d’avoir vos papiers sur vous lorsque vous utilisez une arme d'épaule et qu'on vous arrête, vous êtes automatiquement accusé au criminel et vous avez un dossier judiciaire», affirme-t-il. Malgré cela, Mulcair refuse de voir le registre de ce type d'armes tomber. «Tuer le registre, c’est tuer des gens. Il est impératif de conserver l'enregistrement obligatoire pour les armes d'épaules», soutient-il.

Le rapport publié récemment sur ce sujet par la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) semble d’ailleurs lui donner raison. En 2009, au Canada, 78% des armes saisies par la police pour crime ou pour la sécurité publique étaient des armes d'épaules.

 Les coûts ne devraient pas être une raison suffisante pour supprimer le registre selon le NPD car, toujours selon ce rapport, ils s'élèvent à 4,1 millions de dollars par an, soit 0,12$ par habitant. Cependant, si ce document montre des chiffres favorables au maintient d'un système d'enregistrement d'armes, il ne semble pas indiquer qu'une modification des sentences dues à une infraction aurait des conséquences sur le nombre de meurtre par balle.

De leur côté, les libéraux et le Bloc Québécois font pression sur le chef du NPD afin que celui-ci impose une ligne de parti à ses députés, puisque sans leur appui, le projet de loi conservateur risque d'être adopté. D’après une étude récente menée par la firme de sondage Angus Reid, 45 % des canadiens croit que l'abolition du registre pour les armes d'épaules est une bonne chose contre 35 %, avec 21 % d'indécis. Il y a donc une pluralité des Canadiens qui sont favorables au projet de loi conservateur. De plus, la proportion de la population en faveur de l'abolition de la section des armes d'épaule du registre semble beaucoup plus forte dans les régions rurales, en comparaison aux régions urbaines, ce qui expliquerait en partie la réticence de certains députés néodémocrates qui siègent notamment dans les territoires du Nord-Ouest et du Nunavut  ainsi que dans le nord de la Colombie-Britannique.

Le chef du parti aura jusqu'au 22 septembre pour convaincre ses députés de l'importance du registre comme moyen de prévention et de sécurité publique. Thomas Mulcair, quant à lui, supporte son chef dans ses décisions. « Imposer une ligne de partie serait imposer aux députés de voter contre leur conscience. C'est pourquoi nous essayons plutôt de les convaincre de l'utilité du registre.» Malgré tout, le député d'Outremont reste optimiste et assure que l'enregistrement pour les armes d'épaule ne tombera pas.

Consulter le magazine