La certification « Campus durables » soulève des interrogations au sein de la communauté universitaire.

Qui a raison ?

C’est notamment le cas de Steve Jacob, professeur au département de Sciences politiques de l’Université Laval, qui se questionne sur la crédibilité de la Coalition Jeunesse Sierra (CJS), un organisme étudiant qui décerne la certification depuis à peine deux ans. Selon M. Jacob, l’Université Laval cache ses problèmes en mettant l’attention sur d’autres sujets, comme la certification « Campus durable » niveau 3. Il déplore l’absence de réaction des autorités universitaires face à la décote de 45 positions au classement des universités du QS world university rankings paru au mois de septembre. « Au même moment, la direction de l’Université faisait grand bruit de l’obtention de la certification campus durable décernée par une organisation canadienne assez marginale », a-t-il fait valoir.

EXERGUE : «Les préoccupations relatives au développement durable sont légitimes mais elles ne devraient pas être placées au même niveau que les missions originelles et fondamentales que sont l’enseignement et la recherche » – Steve Jacob

Sur le site Web de l’Université Laval, dans la section initiatives et réalisations, il est écrit que l’UL est la plus grande université canadienne à obtenir une certification niveau 3. Or, en communiquant avec Tracey Guptill, coordonnatrice nationale des campus durables à la CJS, M. Jacob a découvert que la certification n’était offerte qu’au Québec et qu’elle en était qu’au stade de projet-pilote pour le moment. « Nous déterminerons bientôt comment nous appliquerons le programme dans le reste du Canada », déclarait Mme Guptill.

Toujours sur le site Web de l’UL, il est écrit que la certification est « difficile à obtenir » pour une grande université de 35 pavillons et composée d’une communauté de 50 000 personnes. Pourtant, selon le document de description de la Coalition Jeunesse Sierra, la certification Campus durable a été bâtie de façon à laisser le maximum de souplesse aux universités », c’est-à-dire que la certification tient en compte des différentes réalités des universités. L’Université Laval ne sera donc pas traitée de la même façon que l’Université St-Mary’s dans les Maritimes, qui compte 7 200 étudiants plutôt que 40 000.

Grande fierté pour l’université

Malgré les critiques, l’Université Laval se dit très heureuse de la certification niveau 3. Pierre Lemay, agent de recherche et de planification au vice-rectorat exécutif et au développement, est d’autant plus fier que « la certification provient d’un organisme étudiant et que ce sont les jeunes qui décident », a expliqué M. Lemay, rencontré à son bureau vendredi. Il ajoute que cette certification s’inscrit dans une logique que veut se donner l’Université Laval grâce à son programme Horizon 2012. « L’université veut se positionner comme leader en matière de développement durable », a-t-il expliqué.

M. Lemay cite également l’aspect évolutif de la certification Campus durable pour en faire valoir ses mérites. « Il ne faut pas confondre certification avec classement. La certification permet un suivi avec les universités pour éventuellement obtenir de meilleurs résultats », a-t-il fait savoir. La certification niveau 3 requiert une note de 80% et plus. L’Université Laval a obtenu 82%. Pour obtenir la certification niveau 4, elle devra atteindre le seuil des 90%, « un objectif difficile à atteindre » selon Pierre Lemay, « mais réalisable ».

Crédit photo : Impact Campus

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