Redonner le crédit aux étudiants

Au départ, les attentes du conseil universitaire envers le département étaient modestes. En effet, l’institution souhaitait qu’il se concentre essentiellement sur le Québec, l’Amérique latine et les autochtones. «Très rapidement, ça a débordé de partout. Les professeurs se sont mis à travailler sur d'autres aires culturelles et sur d'autres thématiques. Les attentes ont vite été dépassées», indique la professeure Couillard. Cet élan novateur s’explique entre autres par l’embauche rapide de plusieurs nouveaux professeurs: aux dix présents en 1970, treize autres s’étaient ajoutés en 1976.

Puisque le monde évolue, les sujets de recherche ont grandement changé. Énormément préoccupé par la question de l'indépendance du Québec dans les années 1970, le département se consacre aujourd’hui à des enjeux fort différents. Marie-Andrée Couillard nous confie que de nouvelles aires culturelles et thématiques se sont développées : la culture de l’Asie, les questions des droits humains, les diasporas, les économies urbaines, sans oublier l’incontournable problématique du développement durable.

Place à la relève
Deux étudiantes au premier cycle en anthropologie, Ann-Sophie Déry et Marie-Hélène Beaudry, partagent l’avis de leur doyenne. Pour elles, «ce qui caractérise l'anthropologie, c'est son ouverture sur une foule de sujets, que ce soit au Québec ou ailleurs, que ce soit sur les arts ou sur la santé.» C’est d’ailleurs pour mettre en valeur la diversité et la richesse de la discipline qu’elles ont mis en place un comité chargé d’encadrer les festivités entourant le 40e anniversaire. «C’est important de faire un évènement où les étudiants vont s’impliquer, pour donner l’idée aux autres de continuer à participer», expliquent-elles avec enthousiasme.

Travaillant de concert avec les professeurs et les étudiants depuis un peu moins d’un an, le comité a entre autres mis sur pied la semaine des étudiants. Le grand public est invité à y voir gratuitement les trouvailles des professeurs et des étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs à propos de thèmes actuels. Par le biais de conférences, tables rondes et performances, «nous avons essayé de créer une ambiance dynamique et d’amener les gens à se poser des questions, à discuter», soulignent les deux étudiantes responsables du projet.

Questionnée sur l’avenir de la discipline, Marie-Andrée Couillard dit ne pas être en mesure de prédire ce qu’elle va être dans dix ans. «L’anthropologie est une discipline qui se fait dans la pratique des chercheurs. […] Dans dix ans, ce sont les étudiants qui vont être en train de faire les recherches, [ce sont eux] qui vont être actuels.» À cet égard, elle se dit agréablement surprise du degré d’imagination de ses élèves et estime que, pour le département, «l’avenir est assuré».

Les activités du 40e anniversaire du département d’anthropologie se dérouleront tout au long de l’année. La semaine des étudiants sera du 4 au 9 octobre au pavillon Desjardins de l’Université Laval.
Pour information : http://www.ant.ulaval.ca/40e/
 

Consulter le magazine