Innovation classique

Pour mettre sur pied ce spectacle, le directeur du Ballet du Grand théâtre de Genève, Philippe Cohen, a fait appel au talent de trois chorégraphes. Michel Kelemenis, Sidi Larbi Cherkaoui, Ken Ossola ont donc accepté de relever le défi lancé par M. Cohen qui désirait explorer de nouvelles voies. «Pour moi c’était important de donner une identité à la compagnie à travers un processus de création différent. C’est un risque assez gros, ça ne marche pas tous les coups, mais quand ça marche, c’est extraordinaire», explique-t-il.

Cet homme novateur affirme avoir trimé dur pour arriver au résultat final. «On a fait d’autres spectacles qui étaient moins à la hauteur, mais cette approche comporte une dynamique enrichissante. Il y a une partie assez minime du public qui n’a pas suivi, mais on en a récupéré une autre, soutient celui qui a pris la tête de la troupe en 2002. Les gens sont très surpris par ce qu’on leur présente. Ils assistent à une découverte à laquelle ils ne s’attendaient pas, c’est très stimulant pour les artistes. Il y a un véritable échange.»

Ainsi les chorégraphies Para-Dice, Selon Désir et Loin s’avèrent étonnantes et s’éloignent de la forme usuelle et connue du ballet classique. Un renouveau essentiel pour Philippe Cohen qui tient aussi à encourager la relève. «Si on ne donne pas la chance à de jeunes chorégraphes de travailler avec une compagnie professionnelle de danse et que, faute de moyens, ils doivent se contenter de faire des créations à deux ou trois danseurs, qui pourra travailler avec une troupe d’envergure dans cinq à dix ans?», se demande celui qui n’a définitivement pas peur du risque.

Déjà présenté un peu partout à travers le monde, cette création mixte se veut une œuvre profondément humaniste. «Avec ce spectacle, on atteint l’universel. Les créations touchent tous les publics, mais pas de la même façon. C’est un mélange de cultures, une célébration de l’humanité, insiste Philippe Cohen. On se nourrit de chacune des réactions des gens des différents pays qu’on visite. C’est extrêmement enrichissant. On a très hâte de voir de quelle manière le public de Québec le recevra!»
 

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