Du grand Vigneault

Gilles Vigneault a foulé la scène de la salle Octave-Crémazie accompagné du pianiste et arrangeur Daniel Thouin. C’est avec ce dernier que M. Vigneault a réalisé son dernier album de duos, Retrouvailles 2, paru récemment et mettant en vedette des artistes québécois. Dans une atmosphère intime, il n’a fallu que quelques airs tels que « Dans la nuit des mots », « Le chant du portageur » ou « C’est le temps » pour que l’auteur-compositeur-interprète fasse vibrer le cœur du public et l’amène à chanter avec lui, notamment sur « Gros Pierre ».

Reprenant des classiques (« Quand vous mourrez de nos amours », « La Manikoutai », « Chacun porte son âge ») et s’aventurant aussi dans des relectures de son répertoire, Vigneault a célébré ses thèmes de prédilection : la langue, la nature, le temps et son amour pour le Québec. Entre deux chansons portant sur les hauts et les bas de l’exploitation minière, il s’est même permis de critiquer le Plan Nord, en rappelant que « derrière tout Plan Nord, il y a un Plan Sud ! ». Le chanteur-poète a également fait l’éloge de son village natal, Natashquan, en décrivant pendant une dizaine de minutes un village tellement tranquille que l’on accumule et revend le temps en barils !

Fêtant ses 50 ans de carrière, Gilles Vigneault s’est montré au mieux de sa forme, particulièrement lors d’une énergique démonstration de podorythmie et de chant sur « Tout le monde est malheureux ». « C’est bien beau de vivre debout, mais faut savoir s’asseoir de temps en temps », s’est exclamé Vigneault durant le spectacle. À bientôt 83 ans, le géant de la chanson semble se contredire : il réalise actuellement un troisième album de duos et continuera l’année prochaine sa tournée Vivre debout.

Crédit photo : Rémy Chhem

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