Critique du nouvel album de reprises des Lost Fingers.

Gypsy Kameleon

Le groupe The Lost Fingers, basé à Québec, sortait le 16 novembre dernier sous l’étiquette Tandem.mu leur troisième album intitulé Gypsy Kameleon. Reconnus pour leurs reprises jazz manouche de plusieurs tubes des années 80 (entre autres), ils reviennent exactement avec la même recette.

On y retrouve de gros hits comme «Sunglasses at night» de Corey Hart, qui donne le ton comme première pièce, mais également «Like a prayer» de Madonna et «Summer of 69» du Canadien Byran Adams. Contrairement à leur dernier opus, Gypsy Kameleon ne compte que des reprises de chansons anglophones. Le groupe en avait charmé plusieurs avec leurs accents uniques lors de reprises francophones comme «Ça fait rire les oiseaux», sortie sur l’album précédent.

C’est sans aucun doute le talent des instrumentistes qui joue la vedette, parfois au dépend des compositions relativement semblables d’une pièce à l’autre. Peut-être le style leur met trop de barrières, mais il n’en reste pas moins que Christian Roberge, chanteur principal et guitariste, livre une excellente performance. Il est intéressant de voir comment The Lost Fingers s’approprie chacune des compositions qu’ils reprennent. Tout cela n’a rien à voir avec les autres chanteurs de reprises comme Sylvain Cossette ou Maxime Landry: ils ont une simple instrumentation et ne tentent pas de reproduire à la lettre les versions originales.  

Les solos de guitares acoustiques, empreints d’une virtuosité comme on en entend que très rarement en musique populaire, remplissent ce disque de façon absolument géniale. Ne passent pas deux couplets sans qu’on y reconnaisse l’influence marquante du célèbre guitariste aux doigtx manquantx Django Reinhardt. On ne doit cependant pas s’attendre à être renversé de notre chaise: ceux qui se sont attardés à l’œuvre entière du groupe reconnaîtront la méthode Lost Fingers dès les premières notes.

Que dire de plus sur cet album de reprises? On pourrait parler de la poésie à la fois éclatée et intéressante, mais mérite-t-on ces qualificatifs quand on emprunte à la fois du Culture Club et du Rush?

3/5

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