3387, c’est le nombre d’arrestations effectuées lors des manifestations du printemps dernier. Aujourd’hui, une commission d’enquête est demandée, et cela, depuis déjà bien des mois, sur le travail réalisé par les policiers lors de ces multiples arrestations.

La mort du pardon

3387, c’est le nombre d’arrestations effectuées lors des manifestations du printemps dernier. Aujourd’hui, une commission d’enquête est demandée, et cela, depuis déjà bien des mois, sur le travail réalisé par les policiers lors de ces multiples arrestations. Mais qu’en est-il de celui où celle qui, en pensant manifester pacifiquement ou non, s’est fait passer les menottes. Est-ce un voyou, un délinquant ou même un jeune terroriste? Ou bien est-ce un étudiant en quête de justice ou même un adolescent qui à un moment donné dans sa jeunesse aura manqué de jugement quelques instants en lançant une pierre dans une vitrine? Je vous pose la question ici: qu’adviendra-t-il de tous ces jeunes qui auront désormais un casier judiciaire?

Éloignons-nous du conflit étudiant et prenons l’exemple sur un cas tout autre. Ce serait l’histoire d’un jeune homme dans la trentaine, qui durant quelques années s’est vu fréquenter de mauvaises personnes. Bon, je n’entrerai pas dans les détails, mais il fait quelques mois, peut-être même quelques années de prison et en ressort un peu changé, avec un espoir tout autre qui le nourrit. Il travaille assidûment, c’est peut-être dans entrepôt et très mal rémunéré, mais bon, c’est honnête et ça lui convient amplement. Comme il n’a pas de voiture, notre jeune homme se déplace à vélo pour aller travailler tous les matins. pour sauver un peu de temps, il brûle quelques feux rouges passe par des commerces, etc.

Bref, un soir, comme il revenait du travail, une voiture de police l’aperçoit, traversant une intersection sans que la lumière soit verte. Les policiers décident de l’intercepter, histoire de lui dire que c’est illégal de brûler un feu rouge, même à vélo. Mais comme ils vérifient son identité, ils découvrent que le jeune homme a un casier judiciaire pour vol et autres délits mineurs. Il a fait de la PRISON (Prison, quel mot effrayant pour notre matante de société). «Un p’tit criss» se disent alors les deux officiers. Non, jamais ils auraient pu plutôt se dirent que le jeune homme essaie peut-être de changer, de réinsérer notre société et que s’il avait brûlé ce feu rouge, ce n’était pas pour défier l’autorité, mais bien par inadvertance. C’est triste et quasiment inévitable, mais la bonne foi n’existe pas envers les «rebuts» de la société, nous en sommes arrivés à un point où l’on veut faire payer ceux qui on fauté bien plus que ce qu’ils mériteraient. Ici je ne parle pas des ces criminels endurcis, de ces tueurs ou de ces bandits à cravate (souvent en liberté d’ailleurs), non je parle de ces jeunes qui ont malheureusement un passé plus sombre, mais qui ont une âme bonne.

Je n’excuse en aucun cas ce que peut avoir commis chacun des étudiants lors des dernières manifestations du printemps dernier, mais à quel prix devons-nous faire payer nos jeunes, à quel prix voulons-nous hypothéquer leur avenir?

Un homme n’est jamais perdu. Malgré tout ce qu’il a pu commettre, à un moment donné de sa vie il y a toujours une chance de le récupérer et d’en faire un homme bon et utile à la communauté.
Henri Charrière, Papillon

Hubert Gaudreau

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