Des professeurs le l’UdeM ont envoyé une lettre ouverte au sujet du manque de subventions à la recherche

La maladie : le gel des frais de scolarité

Le sous-financement des universités québécoises s’élève à environ 620 millions de dollars. Le problème perdure depuis près de vingt ans et on ne fait toujours que creuser plus profond. Selon Robert Lacroix, Claude Montmarquette et Alain Caillé, trois professeurs émérites de l’Université de Montréal, sur ces 620 millions, il y en aurait 400 qui viendraient directement de la métropole. En effet, on y retrouverait «63,8 % de l'activité universitaire du Québec, 79,7 % des étudiants internationaux et 67,3 % des dépenses de recherche universitaire».

Montréal : ville de savoir?
On parle de Montréal comme la ville étudiante par excellence de la province. On y retrouve l’Université de Montréal et l’Université McGill, deux des plus grandes universités de recherche au Canada. Pourtant, les signataires de la lettre parlent d’un essoufflement important qui se traduit par un ralentissement marqué de la machine universitaire montréalaise. «Nous devons cesser de dire que Montréal est une ville de savoir. Elle l'est de moins en moins, car ses gros moteurs de l'avancement des connaissances et de l'innovation roulent de plus en plus au ralenti par manque de carburant», est-il écrit dans la lettre publiée dans le devoir du 5 janvier.

Les professeurs montréalais parlent dans la lettre d’une baisse sérieuse du financement de la recherche. Les deux universités mentionnées plus haut obtiennent à elles seules à peu près 50% du financement de recherche québécois. Malgré tout, en comparant ces données avec celles de l’Université de Toronto, l’UdeM et McGill font piètre figure. Elles ne vont chercher qu’une fraction du budget de recherche de l’université ontarienne. En allant encore plus loin, ils nous prouvent le grand désavantage de la métropole en démontrant que les autres universités de recherche canadiennes ont amélioré ou maintenu leur position par rapport à Toronto.

Remède de cheval
«Le remède est connu depuis longtemps puisque l'on connaît parfaitement la cause de la maladie. C'est le gel des droits de scolarité qui a fait décrocher le Québec du modèle nord-américain, avec les conséquences désastreuses que l'on tente de cacher», expliquent les signataires de la lettre ouverte. Le sous-financement de la recherche au Québec est causé par le gel des droits de scolarité et il est impératif que nous ramenions la facture à la moyenne canadienne le plus rapidement possible.

Selon eux, il s’agit d’une question  d’excellence. Les établissements universitaires sont tranquillement en train de se faire déclasser et les budgets de recherche baissent dramatiquement dans la Belle Province. Si les subventions à la recherche étaient à la hauteur du reste du Canada, il serait possible à Montréal d’avoir entre 1200 et 1500 chercheurs de plus dans chaque université de recherche.
 

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