C’est ce jeudi le 10 novembre que les étudiants opposés à la hausse de 1625$ des frais de scolarité manifesteront devant les bureaux de Jean Charest

Le dernier cri avant la grève ?

Selon Gabriel Nadeau-Dubois, vice-président aux communications à l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ), le gouvernement devra absolument réagir suite à la manifestation de jeudi sans quoi des mesures plus sévères seront envisagées par les mouvements étudiants. « Si au début de la session d’hiver le gouvernement n’a pas reculé ou ne négocie pas, notre plan d’action prévoit une assemblée générale et des votes de mandat de grève générale illimitée », a-t-il fait savoir.

Selon M. Nadeau-Dubois, la grève a été « le seul moyen pour faire reculer le gouvernement dans le passé ». Advenant un échec de la manifestation de jeudi, l’ASSÉ ouvrira ses structures pour créer la CLASSE, une coalition temporaire pour lutter contre la hausse des frais de scolarité. Toutes les associations étudiantes à travers la province pourront donc s’y joindre et militer aux côtés de l’ASSÉ.

La grève en dernier recours

À l’Université Laval, les deux grandes associations étudiantes, la CADEUL et l’AÉLIÉS, la grève n’est certainement pas un objectif mais plutôt un moyen comme un autre de se faire entendre advenant un échec des mobilisations. « Le but principal de la manifestation de jeudi, c’est la table de négociations », a expliqué Christophe Navel, vice-président aux affaires étudiantes de l’AÉLIÉS. Même son de cloche chez son homologue de la CADEUL Jean-François Normand. « La grève n’est pas exclue, mais ce n’est pas à nous de décider mais aux étudiants », a-t-il fait valoir.

C’est également dans cet état d’esprit que se trouve la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). Simon Harvey, vice-président de la FECQ, s’est toutefois montré plus pessimiste quant aux chances de succès de la mobilisation. « L’idéal serait que la ministre Line Beauchamp [de l’éducation] réagisse le 11 novembre, mais ça n’arrivera sûrement pas », a-t-il déploré. « La possibilité de grève à l’hiver dépendra de la volonté de nos étudiants », a-t-il conclu.

Plus de 120 000 étudiants en grève

Selon les dernières estimations, ce sont près de 120 000 étudiants à travers la province qui auront une levée de cours le 10 novembre pour aller manifester. Il s’agit de la plus importante mobilisation étudiante depuis 2005, année où le gouvernement Charest tentait de sabrer à hauteur de 103 millions de dollars le régime de prêts et bourses du Québec.  

Des appuis non-étudiants se sont également ajoutés à la mobilisation, alors que 130 groupes sociaux se sont ralliés derrière la cause étudiante, dont des centrales syndicales telles que la CSN. « Nous sommes très heureux de l’enthousiasme et de l’ampleur de la mobilisation de jeudi. Nous croyons que cela va contribuer de manière significative à ébranler le gouvernement », a fait savoir Gabriel Nadeau-Dubois.

Crédit photo : Archives Impact Campus, Alexandre Boutet-Dorval

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