Les psychologues du réseau public menacent de ne pas superviser les stages et les internats des étudiants à partir de septembre prochain.

Les stages menacés

«Nous souhaitons que la situation des stages et des internats se règlent. Nous désirons aussi que la cause soit entendue auprès de la population. Les psychologues du réseau public vivent des difficultés ayant des conséquences importantes sur l’accès aux ressources professionnelles. Les revendications des psychologues nous touchent parce que c’est nous qui prendrons la relève dans le réseau», indique en entrevue Éva Bérubé-Beaulieu, présidente de l’association étudiante.

La représentante étudiante dénonce aussi la situation inquiétante dans laquelle se trouvent ses collègues : «Ils doivent faire leur stage et leur internat dans le réseau public. Plusieurs personnes attendent actuellement des nouvelles des milieux. Ceux-ci retardent le processus d’entrevues».

La mobilisation est d’ailleurs déjà en marche. Une pétition a été lancée par l’ADPUL dernièrement. L’idée d’une manifestation commence également à circuler parmi les associations étudiantes en psychologie du Québec. Du côté de l’Université Laval, une assemblée générale spéciale regroupant les doctorants en psychologie aura lieu au début du mois de mars afin de prévoir les prochaines actions.

Un groupe Facebook a été formé dans le but de «participer au mouvement provincial de dénonciation et de revendication en ce qui a trait à l'accessibilité des services psychologiques dans le secteur public et des conditions de travail des psychologues». Il y est proposé d’inciter   les directeurs et directrices de départements et d’écoles de psychologie des universités québécoises afin qu’ils fassent pression sur le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc.

«Il ne faut pas oublier qu’en plus du retard que prendraient les étudiants, pouvant repousser d’un an leurs études et par conséquent l’obtention de leurs diplômes, les stagiaires et les internes effectuent un travail important dans les milieux où ils œuvrent. Les psychologues en place, déjà débordés, ne pourront absorber l’ensemble de la clientèle. L’accès du public sera diminué», continue madame Bérubé-Beaulieu.

Une situation dénoncée

Plusieurs intervenants ont dénoncé la situation des psychologues dans le réseau public dans les médias québécois au début de l’année. Il est estimé que le nombre de postes vacants entre 2004 et 2008 dans le réseau public a doublé, le recrutement étant de plus en plus difficile. Selon l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le nombre de postes vacants sera de près de 400 en 2013-2014. «De plus en plus de psychologues choisissent de pratiquer dans le privé, où la clientèle est moins complexe et où la rémunération est de loin supérieure», a affirmé par voie de communiqué Dominique Verreault, présidente de l'APTS.

Sur le site Internet du Comité des chefs de service de psychologie en milieu hospitalier, les différences salariales sont détaillées. Concrètement, le comité avance que les psychologues du secteur public gagnent 1000 $ de moins par année au début de leur carrière si on les compare à d’autres professions qui requièrent un niveau d’études inférieur, le travail social, par exemple. Le dernier échelon de l’échelle salariale est quasi identique pour les deux professions. 

Consulter le magazine