Suivi de la conférence de Justin Trudeau à l'UL

«Québécois, on a besoin de vous!»

«Votre génération est une génération de transition parce qu’elle s’engage peu en politique», a déclaré Justin Trudeau. «Il faut que les jeunes électeurs se réveillent pour prendre part aux discussions politiques. On a besoin de vous pour l’avenir du pays et de ses provinces». Selon-lui, les électeurs canadiens ne s’unissent plus pour faire entendre leur voix. «Nous voulons en tant que citoyens contribuer à la protection de l’environnement, nous assurer que les droits de l’homme soient respectés et que tout soit équitable. Cependant, c’est ensemble qu’on arrivera à véhiculer une idée et à faire bouger le gouvernement», a-t-il affirmé.

Un manque de visions
L’origine de ce cynisme proviendrait entre autres du manque de valeurs et d’idées de changements véhiculées par les partis. «C’est quand un parti a des visions d’avenir qu’un électeur est motivé à voter», a affirmé Justin Trudeau. «Les partis au Parlement canadien ne véhiculent plus vraiment d’idées ou de visions pour la prospérité du pays, mais plutôt un «branding» : on choisit sa couleur selon l’image d’un parti», a-t-il dit après avoir mentionné les publicités négatives émises par le Parti conservateur.
Les problèmes éthiques du gouvernement québécois et les allégations de collusion dans le secteur de la construction ont également été proposées comme que causes potentielles du cynisme des jeunes.

Le député de Papineau a également déploré la fermeture du Parti conservateur. «M. Harper veut gouverner comme s’il était majoritaire. Si les décisions prises par ses ministres ne reçoivent pas l’approbation de l’opposition, il menace de déclencher des élections. Est-ce comment un gouvernement doit fonctionner?», se demande-t-il.

Un «mur» souverainiste
À une question à savoir s’il s’identifiait en tant que Canadien ou Québécois, M. Trudeau a répondu haut et fort qu’il déplore les agissements des souverainistes qui, selon lui, divisent les idées des électeurs. «Les souverainistes veulent construire un mur entre le Québec et le Canada», s’est-il exclamé. «Ils nous empêchent de construire un Canada fort qui a une identité. Ils ne tiennent même pas à aider les 1,3 million de francophones hors Québec. Je veux faire comprendre aux Québécois qu’on a besoin de vous!», a-t-il lancé sous les cris et applaudissements des étudiants.

La présence du Bloc québécois au Parlement d’Ottawa serait selon lui un des éléments qui condamnent le Québec à ne pas avoir une grande voix à la Chambre des communes. «Les membres du Bloc choisissent d’être toujours en opposition plutôt que de recourir à un discours constructif. Leur aspect identitaire est simplement trop fort et ce n’est pas en votant pour le Bloc qu’on arrivera à déloger Stephen Harper», a déclaré le député de Papineau.

Justin Trudeau dit quand même reconnaître la nation québécoise, mais il croit que le Québec devrait rester à l’intérieur du Canada. «Dans ce merveilleux milieu multiculturel qu’est le Canada, il faut travailler ensemble», a-t-il souligné.

En ce qui concerne le recul de la langue française à Montréal, M. Trudeau dit s’inquiéter des circonstances poussant certains parents à envoyer leurs enfants dans des écoles anglophones. «Beaucoup ne trouvent pas les écoles francophones à la hauteur. Il faut donc s’assurer que le français doit être bien enseigné dans les écoles pour freiner cette assimilation», a-t-il dit.
Lorsque d’autres élections auront lieu, il sera important que les Canadiens et Canadiennes fassent un choix éclairé, car «ils devront choisir entre deux premiers ministres : Stephen Harper ou Michael Ignatieff», a finalement lancé le député. «Le choix semble alors facile».

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