compte rendu d'entrevue avec le caricaturiste Serge Chapleau

Serge Chapleau: Toujours des idées

En entrevue avec IMPACT CAMPUS, Serge Chapleau a confié être très fier de cette 18e édition de son recueil annuel. Pour qu’un ouvrage comme le sien atteigne l’âge de la majorité, il faut y mettre énormément d’efforts. Le caricaturiste avoue humblement avoir grand besoin de la vision de son éditeur pour arriver à produire son bouquin annuel, car ce dernier le rassure sur la qualité des caricatures qu’il produit au fil du temps. Rejoint à son bureau de La Presse, l’éditorialiste raconte que souvent «il se trouve plate» quand vient le temps de choisir ses meilleures œuvres.

Le caricaturiste évoque aussi le fait que les choix sont souvent difficiles puisqu’il faut que le gag reste drôle malgré le temps qui passe. Il est nécessaire que les caricatures qui sont choisies aient une certaine vie à long terme. «Si on publie une caricature qui parle d’un sujet dont personne ne se souvient, ça sert un peu à rien», affirme-t-il.  

Explorant divers sujets tout au long de l’année, celui qui revient le plus souvent est évidemment la politique. Que ce soit avec les élections municipales de novembre 2009 ou bien l’épopée de Tony Tomassi avec les garderies, l’éditorialiste ne manque pas une occasion pour titiller les politiciens. Comme il le dit lui même, « les politiciens ont toujours été les personnes les plus faciles à caricaturer. On [les caricaturistes] se permet de critiquer leur travail. On met en évidence toutes les choses qu’ils essaient de nous faire gober».

Cependant, M. Chapleau insiste sur le fait qu’il ne faut pas prendre une caricature au pied de la lettre. «Quand je dessine Tony Tomassi dans le rôle du Parrain, je ne veux pas dire qu’il fait partie de la mafia. Même chose quand je le dessine les pieds dans un bloc de béton dans une chaloupe sur le fleuve Saint-Laurent.» En caricature, l’accentuation des détails d’un sujet sert à en faire ressortir ce qui cloche, pour que les gens puissent réfléchir à travers l’humour. «On est un peu les chiens de garde de la vie politique», explique-t-il.

Quand on lui demande le projet dont il est le plus fier, Serge Chapleau n’évoque en rien les caricatures qui l’ont fait connaître auprès du public québécois. Il parle plutôt du grand projet dont il est le père, Gérard D. Laflaque. Revenu au petit écran en 2004 dans Et dieu créa… Laflaque, le personnage animé connaît toujours un aussi grand succès. Un projet d’envergure pourrait bientôt changer la dynamique de cette émission. « Nous sommes présentement en train d’étudier une nouvelle technologie qui permet d’émettre un hologramme 3D des personnages. On pourrait les faire marcher dans la rue sans presque aucun montage », annonce-t-il.

L’homme qui vient de souffler sa 65e bougie n’a pas l’intention de ralentir dans l’avancée de ses projets. Autant en caricature qu’avec son projet télévisé, les idées fusent de sa part. «J’ai encore beaucoup de choses à faire avant de penser à prendre ma retraite, mais je dois avouer que je commence à vouloir jouer au golf plus souvent.» Serge Chapleau a fait l’objet d’une enchère qui s’est terminée tout récemment, afin de remettre des dons à la grande guignolée des médias. Son implication a permis de remettre un montant de 3 500$ à l’organisme qui soutient les familles dans le besoin.   

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