La troupe de théâtre Les Treize présente sa dernière pièce de la saison d’automne, Le Psychomaton.

Ça change pas l’monde, sauf que…

Écrite en 2007 par la comédienne et auteure québécoise Anne-Marie Olivier, Le Psychomaton raconte les intentions de Josée, commis de station service de la basse-ville de Québec, de changer le monde en commençant par rendre les gens plus heureux. Avec l’aide de Polo, son collègue amoureux d’elle, ils bâtissent une cabine de «psychologie à 2$», le «psychomaton». D’abord sceptiques, plusieurs passants finissent par se livrer au jeu. La cabine nouveau genre fait des adeptes, qui l’utilisent pour se confier, se réfugier, pleurer ou tout simplement par curiosité. Avec l’évolution du Psychomaton, on en apprend plus sur la solitude et les tracas des personnages, tout comme Josée et Polo, qui voient leur perception du monde et leur relation chamboulées par tant de témoignages.

Cette pièce, clôturant la saison d’automne 2010 des Treize, est une mise en scène d’une étudiante en littérature, Fannie Buteau-Paré. Il s’agit de sa première collaboration au sein de la troupe et son choix de pièce s’est posé naturellement sur l’œuvre d’Anne-Marie Olivier. «Pour cette première pièce dans le cadre des Treize, j’ai choisi une pièce avec laquelle j’étais à l’aise», dit Mlle Buteau-Paré, qui a déjà monté Le Psychomaton avec des jeunes du secondaire. «C’est une pièce que j’adore: les mots, la situation, c’est actuel, contemporain et ça vient chercher les gens.» Celle-ci a également assisté à deux représentations du Psychomaton au Théâtre Périscope en 2009, alors jouée par le Groupe Ad Hoc et mise en scène par Véronika Makdissi-Warren.

Depuis cet été, Fannie Buteau-Paré et les comédiens du Psychomaton se sont rencontrés deux fois par semaine (pour des pratiques de trois et six heures). Une charge de travail importante, certes, mais qui va de soi lorsque l’on pense à la durée du spectacle (2h30) et au nombre considérable de personnages (28) incarnés par les huit interprètes. «Ce qui m’attirait beaucoup dans cette pièce-là c’est le travail de jeu. On peut approfondir beaucoup à ce niveau-là, il y a beaucoup de détails. Ce sont les personnages qui font la beauté de la pièce!», soutient la responsable de projet. Effectivement, mis à part les interventions entre Josée et Polo qui constituent le cœur de la pièce, les multiples personnages défilent dans le «psychomaton» par l’intermédiaire de monologues. Certains ont même été écrits par les comédiens dans le cadre d’un exercice de création littéraire instigué par Fannie Buteau-Paré et Maude Bouchard, l’interprète de Josée. Deux scènes qui ne figurent pas dans le texte original ont donc été ajoutées à la pièce.

La jeune metteure en scène aura la chance de perfectionner son art en montant On achève bien les chevaux, adaptation théâtrale du roman de Horace McCoy signée Marie-Josée Bastien. La pièce sera présentée au courant de la session d’hiver 2011.
 

Consulter le magazine