Un, deux, trois, banjo!

Lors du show de la rentrée, mercredi dernier, on a pu constater à quel point le «folk» est une appellation fourre-tout. Sur la scène du même nom, les styles étaient profondément variés, avec le jeune rockeur  au cœur tendre Guillaume Tondreau, le groupe bluegrass Lake of Stew et le chanteur country Sunny Duval.

La scène folk était certes une porte de sortie pour les programmateurs qui ne pouvaient logiquement caser ces artistes dans les volets électro et hard de l’événement. Lake of Stew en première partie de Dance Laury Dance? Non merci.

Peu importe, l’occasion de rencontrer des artistes pour discuter de l’état de la scène au Québec était belle.

Une question visiblement stupide, mais oh combien nécessaire se pose: existe-t-il vraiment une scène folk au Québec? La réponse de Richard Rigby, du groupe montréalais Lake of Stew, ne laisse planer aucun doute. «Nos groupes préférés au Québec sont Canailles, Bernard Adamus, Dany Placard. Nous adorons ces groupes, ils font des trucs semblables à ce que nous jouons. Il y a une scène pour ça ici», croit-il.

À en croire Sunny Duval, cette scène se porte plutôt bien, avec de jeunes pousses se préparant à prendre la relève des vieux de la vieille, surtout dans la métropole québécoise. «À Montréal, je travaille dans les bars comme le Divan Orange comme DJ. Il y a souvent des groupes composés de jeunes dans la vingtaine, qui arrivent et qui font de la musique bluegrass ou folk. Ils s’intéressent à ça, ça les amène à connaître toutes les branches de ces styles, comme le country», explique Sunny Duval.

Les propos de Richard Rigby vont dans le même sens. «À Montréal, il y a beaucoup de soirées de bluegrass et de country  «old time ». Les gens se rencontrent, il y a une nouvelle génération qui s’identifie à cela. Il y a des gens qui comprennent que tu n’as pas besoin d’immenses amplificateurs, de guitares électriques et d’une batterie pour faire lever le party », soutient-il.
L’été dernier, il a pris la route avec les cinq autres membres de Lake of Stew pour aller jouer jusqu’en Colombie-Britannique. Même si son groupe chante en anglais, il explique comment la réaction des foules est bien meilleure au Québec, la preuve que le public est sensible au bluegrass et, dans une plus grande optique, au folk. «Nous jouons en Colombie-Britannique, et les gens ne savent pas du tout qui nous sommes. Ici au Québec, c’est tout le contraire. Nos chansons sont diffusées à la radio et les gens savent à quoi s’attendre lors de nos spectacles, ils connaissent notre genre de musique», a conclu Richard Rigby.

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