Guerre des monnaies

Aussi au cœur des débats du G20, la dévaluation compétitive, mieux connue sous le nom médiatique de «guerre des monnaies» a soulevé les passions. La baisse artificielle du dollar américain, causée par l’injection de 600 milliards de dollars US dans l’économie américaine par la réserve fédérale, a été dénoncée par les pays membres du G20. Cette devise représentant une grande stabilité pour l’économie mondiale, les représentants du G20 se sont montré inquiets des mesures économiques américaines. Barack Obama a donc dû affronter une levée de boucliers dès le début du sommet alors qu’il légitimait cette action par un désir de rééquilibrage économique à travers le monde. Il réclamait de plus une hausse de la devise chinoise, le yuan, maintenue artificiellement basse. Il existe en effet un décalage entre le pouvoir d’exportation de la chine et le taux réel de sa monnaie: les taux de change du yuan étant bas, les produits chinois sont ainsi moins chers que leur valeur absolue dans l’économie mondiale. Ces questions économiques remettent sur la table la question de la souveraineté économique des états. Selon ce principe, les gouvernements sont les seuls maîtres de leur économie nationale, n’ayant à répondre de leurs actions devant aucune instance internationale. Le sommet du G20 de Washington en 2008 avait par ailleurs réussi à restreindre un peu ce libéralisme en engageant les états à se concerter avant d’adopter des mesures d’une telle ampleur.

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