Ayant récemment déclaré unilatéralement son indépendance de la Serbie, la république du Kosovo tiendra le 12 décembre prochain sa première &eacu

L’élection de vérité

Officiellement, l’indépendance du Kosovo a débuté en février 2008, alors que l’Assemblée du Kosovo avait déclarée son indépendance de la Serbie. Après cette séparation pure et simple, l’assemblée générale de l’ONU s’est immédiatement penchée sur la question. Mandatant la Cour internationale de justice (CIJ) en octobre de la même année, cette dernière devait se prononcer sur la conformité au droit international de cette décision. En juillet 2010 dans un avis consultatif sur la question, la CIJ était d’avis, par dix voix contre quatre, que la déclaration d’indépendance du Kosovo ne violait pas le droit international. Le précédent que crée cette situation aura évidemment des répercussion sur d’autres états en proies à des problèmes d’autodétermination : le cas du Sahara Occidental, un des rares états non-souverain, en est un exemple flagrant.

Il a permis jusqu’à maintenant à 72 états de reconnaître officiellement la république du Kosovo. Les deux derniers étant Tuvalu (les propriétaires des domaines « .tv » sur internet) et Kiribati, deux îles de l’océan Pacifique.

Durant ces parlementaires, trois partis politiques principaux vont se partager les 120 sièges en jeu (dont 20 sont réservés aux minorités nationales) : le Parti Démocratique du Kosovo (PDK), majoritaire à l’Assemblée depuis 2007, la Ligue Démocratique du Kosovo (LDK) et la Nouvelle Alliance pour le Kosovo (NAK). Ces trois partis, tous comme les 29 en lice, ont  comme objectif commun de travailler à la stabilité du pays et son insertion dans l’économie internationale malgré les difficiles relations avec son voisin Serbe. Les Serbes du nord ont été appelés par le gouvernement Serbe à boycotter ces élections.

Le président par intérim, Jakup Krasniqi en poste depuis la démission de Fatmir Sejdiu en septembre 2010, a appelé à une période électorale tolérante et ouverte de la part de la majorité albanaise. « Le monde entier nous regarde et observe notre culture démocratique, notre maturité politique et le sérieux d’un état indépendant » a-t-il déclaré mardi dernier lors d’un rassemblement public. Louangeant le plus souvent les institutions internationales comme la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, dont le pays est récemment devenu membre, l’économie, l’encadrement de la branche judiciaire et la stabilité sociale sont les priorités de l’agenda législatif.

À l’image de la transition historique de l’état, le procédé démocratique devrait se dérouler sans affrontements. Tournant le page sur les années Milosevic où près de 800 000 albanais ont étés forcés à l’exode, l’ère de la réconciliation est déjà amorcée. Ce premier test majeur depuis l’indépendance en marquera une autre étape.

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