#Bostonmarathon

8653976840_8f429bb27e_zAvec un peu de recul, on peut y réfléchir, dans le feu de l’action c’est bien plus dur. Les médias ont traité l’information d’une façon chaotique, il va sans dire, car c’était un climat chaotique qui régnait sur les médias sociaux. Média sociaux me dites-vous? Eh oui, c’est de cette façon, ou du moins en grande partie, que l’information s’écoulait un peu n’importe comment lundi dernier. Mais bon, au final les médias ont su produire à temps leur une aussi fraîche les unes que les autres. Le Journal de Québec n’y est pas allé de main morte avec un beau gros dossier de neuf pages, ou plutôt neuf pages de Graphic Photos, ces images choquantes qui ont circulé sur Internet à une vitesse édifiante. Si elles sont si accessibles sur Internet, alors pourquoi les imprimer sur papier? « Ah ben, c’est pour montrer la réalité sur le terrain, voyons! » Vraiment? Peut-être que oui, peut-être que c’est une façon de montrer l’atroce réalité de cette catastrophe, mais c’est drôle, j’ai plutôt l’impression que ce dossier servait à vendre un nombre incroyable de copies. Comme tous ces journaux douteux chez nos voisins du sud qui mettent en une des photos comme celle de l’homme se faisant frapper par un métro. Car l’atroce réalité de cette catastrophe, tout le monde ou presque l’a ressentie sur les médias sociaux avec ces vidéos des explosions, ces banques de photos gores ou ces bribes d’information dénaturée apparaissant par-ci par-là au fil des secondes.

Ce choix éditorial aurait-il été influencé par les hautes cotes d’écoute des émissions de télé-réalité? Car c’est effectivement de cette façon qu’un grand nombre de médias ont traité l’information. Les histoires touchantes, le sensationnalisme et tout, ça diverge de la bonne information. Que cherchons-nous réellement à savoir de ce tragique évènement? Qui étaient les victimes? Que ressentent les proches? Il est évident que ce drame affecte une nation tout entière, mais de s’immiscer dans la vie privée des gens pour ressentir leur peine l’espace d’un instant, je trouve ça inacceptable. De consommer des images sanglantes pour satisfaire notre curiosité malsaine, ça aussi c’est inacceptable. Comme Internet nous permet de nous procurer l’essentiel de ce qui est à savoir du tragique évènement, il ne reste plus que ces pseudo nouvelles bonbons dont les lecteurs, entre autres ceux du Journal de Québec, sont de fervents amateurs.

Cette triste journée aura donc su montrer que l’humanité peut à la fois être éprise d’une empathie incroyable, à la fois d’une curiosité malsaine. Tout ça résultant d’une première sur les médias sociaux : une catastrophe de la sorte avec autant d’analystes sur le web qui portent chacun un regard sur les choses, qui deviennent des sources et qui font circuler des rumeurs à une vitesse incroyable. Alors quelle place doivent occuper les médias traditionnels lors de ce genre d’événements? Je vous laisse chercher la réponse en tapant #Bostonmarathon sur Twitter.

Hubert Gaudreau

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