Ce que public veut…

«Le public est roi, ici!», a annoncé d’entrée de jeu Jacques Leblanc, maître de la soirée et
directeur artistique de La Bordée, lors de la première de la pièce, le 29 octobre dernier. En effet, c’est le public qui choisit ce qu’il veut voir parmi les neuf rencontres offertes –rêvée, brutale, fatale, rapide, fraternelle, etc.–, écrites par autant d’auteurs, dont Robert Lepage, Marie Brassard et Alexis Martin. Pour pimenter le tout, Michel Nadeau a élaboré au moins deux mises en scène différentes d’une quinzaine de minutes pour chacun des textes. Mais les spectateurs ne pourront voir en entier les 19 versions. Ils devront en sélectionner sept par soir, ce qui rend chaque présentation pratiquement unique.

À chaque fois que le public fait son choix, les comédiens détiennent à peine cinq minutes pour se costumer, placer les décors et… commencer à jouer ! Tout un défi à relever pour les trois hommes et les trois femmes qui ont accepté de prendre part à cette aventure, car il leur est impossible de prédire à l’avance s’ils joueront ou ce qu’ils joueront, tant et aussi longtemps que le public ne se sera pas exprimé. Un défi plaisant et stimulant aux dires de Jean Michel Déry, l’un d’entre eux. «Le stress et l’angoisse des présentations au Carrefour ont maintenant laissé place au plaisir de jouer, confie-t-il. Avant, j’avais peur d’oublier mes textes. Il y a tellement de personnages, ça me rendait vraiment nerveux !»

Reste qu’il n’est pas évident de plonger rapidement dans la peau d’un personnage, surtout lorsqu’il y en a plus d’une dizaine de possibles dans une même soirée pour un seul comédien. Comment y parvenir ? «On fait beaucoup d’italiennes avant les représentations, on s’encourage, on s’échauffe la voix, on s’étire…set on joue au billard et au ping-pong!», conclut Jean Michel Déry.  
 

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