Pour ouvrir cette 45e édition, le Festival d’été de Québec proposait un grand spectacle francophone sur les Plaines d’Abraham, alors que se clôturait le premier Forum mondial de la langue française.

La langue de chez nous

Pour ouvrir cette 45e édition, le Festival d’été de Québec proposait un grand spectacle francophone sur les Plaines d’Abraham, alors que se clôturait le premier Forum mondial de la langue française.

Cyril Schreiber

Animé par les humoristes Stéphane Rousseau et Claudia Tagbo, Le français d’abord regroupait une vingtaine d’artistes de partout à travers la francophonie, afin de célébrer en musique la langue de Molière. Spectacle conçu d’abord et avant tout pour la télévision (tant nationale qu’étrangère), Le français d’abord fait partie de ces grosses productions forcément inhumaines où les chanteurs défilent à un rythme effréné, chacun ayant droit à ses cinq minutes de gloire. Ce fut un peu le cas ici, même si l’ensemble a su demeurer globalement équilibré et intéressant, malgré quelques fautes de parcours.

Parmi les bons coups de cette soirée, notons les quelques medleys assez réussis, consacrés à l’amour ou aux différentes déclinaisons du français, une puissante interprétation des Sans-papiers (de Notre-Dame de Paris) par Luck Mervil et Chimène Badi, et un classique toujours entraînant, Mile après mile, chanté par une Isabelle Boulay décidément de plus en plus folk-country. Mais c’est sans doute Yves Duteil qui a volé la vedette, d’une part grâce à un joli duo avec Lynda Lemay (Avoir et être, très beau texte), et d’autre part grâce à l’incontournable La langue de chez nous, très à-propos, qui concluait à merveille ce spectacle qui avait pourtant commencé (et donc fini) trop tard.

Entre-temps, Gilbert Montagné, Cali, Zachary Richard, Angélique Kidjo, Claude Dubois, Dany Brillant, Grand Corps Malade, Lynda Lemay et plusieurs autres se sont succédés sur la scène Bell, réussissant sans trop de mal à galvaniser la nombreuse foule présente. Celle-ci a cependant eu le droit d’avoir parfois un son de mauvaise qualité, une image tout aussi médiocre par moments, et des paroles en sous-titres qui faisait honte (fautes, erreurs, etc.). On se demandait aussi ce que Christophe Willem et surtout Mokobé faisaient là, le premier faisant quand même, avouons-le, une pop légère mais agréable à entendre, lui qui était à une première visite en sol québécois. Notons enfin une curiosité : Laissez-nous passer de Dany Brillant, écrite il y a quelques années mais qui était toute indiquée en ce « printemps érable » de révolte étudiante.

Le français d’abord a su relever le défi d’ouvrir en grand le Festival d’été de Québec, cuvée 2012, non sans mal par moments, mais avec une diversité rassurante : le français n’est pas prêt de mourir en chanson.

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