Au début du mois, David Turgeon publiait son premier roman aux éditions Le Quartanier. Surtout connu pour ses réalisations dans le domaine de la bande dessinée, l’auteur de Les Bases secrètes fait son incursion dans le monde de la fiction avec grand fracas.

LES BASES SECRÈTES

DAVID TURGEON 

LE QUARTANIER

Les bases secrètes

Les Bases secrètes est un roman qui nous plonge dans l’univers du livre : on y croise, entre autres, des auteurs désabusés et une lectrice enragée. On rencontre aussi un bébé affamé, une chanteuse amoureuse. Ces personnages sont tous plus vrais que nature, mais ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est l’histoire de leurs histoires, pas l’inverse. En fait, l’idée derrière cette panoplie de personnages qui s’entrecroisent, c’est d’enjamber la fine ligne qui existe entre la réalité et la fiction. L’auteur s’affaire à marier le vrai au faux rien que pour mieux les séparer. Il déjoue les conventions, préférant plutôt imposer ses propres règles de création. Rapidement, on ne distingue plus qui est quoi… ni pourquoi : c’est là que l’aventure commence vraiment.

Le problème, c’est qu’il est ardu pour le lecteur d’entrer dans cette aventure particulière. Sa place dans les réf lexions de l’auteur n’est pas bien définie. De prime abord, Les bases secrètes paraît difficile d’approche et les premières pages pourraient en rebuter plus d’un. Les phrases sont longues, gonf lées de mots qui nous apparaissent souvent superf lus. Même l’allure du texte nous paraît inaccessible : les paragraphes sont touffus, les chapitres rares. Pourtant, au fil des pages, on finit par apercevoir des éclaircies ingénieuses, quelques rais de lumière qui nous mènent à bon port.

Les lecteurs potentiels sont donc avertis, ils devront être aguerris pour passer au travers des 190 pages. Il faudra apprivoiser les passages hostiles et savoir dénicher les moments émouvants de ce roman ( il y en a, promis ) pour en déguster sa vraie saveur.

Jessica Pineau

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