Les monuments du passé-présent

Les tableaux grand format proposent une iconographie épurée, qui puise ses références à la mémoire collective, accompagnée d’effets abstraits poignants.

Le travail de Péio Eliceiry ne nous est pas inconnu. L’artiste avait exposé l’hiver dernier Vacances à la Galerie le 36, sur la rue Couillard, etconcrétisait une nouvelle approche à la peinture qui juxtaposait une figuration symbolique en tons de gris à des interventions géométriques faites aux couleurs primaires. 

Pour cette nouvelle série d’œuvres, chacune de ces composantes affichent une progression par rapport à la série précédente. D’un côté, la figuration est plus assumée. Souvent mise à l’avant par l’utilisation de marges latérales, soit réservés afin de rendre visible la toile brute, soit remplies par des tâches abstraites colorés ou par un jeu de formes linéaires, le symbolisme monumental est ici plus concret grâce à l’utilisation d’un contraste prononcé accentuant le jeu de fond-forme.

D’un autre côté, l’abstraction géométrique prend maintenant l’avant plan dans les toiles hexagonales étirées à l’horizontale. La multitude de carrés de surface égale, de couleur vive ou en noir et blanc, forme une grille d’Hermann devant les paysages désertiques s’éloignant dans une perspective en all-over. La trame multicolore, héritière d’une esthétique post moderne alliant Suprématisme au Op art, atteint alors le même statut que la figuration proposée. Le carré parfait, noir sur fond blanc, prend maintenant sa place sur le piédestal ultime. Le signe devient icône.     

C’est alors qu’on examine de plus près l’œuvre textile déposée au centre de la salle d’exposition. Celui-ci, fait de soie et de coton, a été placé sur un mince socle afin qu’on ne l’interprète pas pour un simple tapis de bienvenue. Au contraire, l’œuvre réalisée par l’artiste Mylène Michaud vient ponctuer la trame narrative d’une exposition sagement conçue dans le langage même de la peinture.    

 

Quoi ?Le Monument

Qui ? Péio Eliceiry

Où ? Galerie des arts visuels de l’Université Laval, Édifice La Fabrique

Quand ?Jusqu’au 13 novembre

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