Le professeur Daniel Turp de l’Université de Montréal a déposé une demande de contrôle judiciaire en Cour fédérale contre le premier ministre Stephen Harper et trois de ses ministres. Il demande donc à l’instance fédérale de se pencher sur la légalité du retrait du Canada du protocole de Kyoto.

Qui ne dit rien

 

On me demandait cette semaine ce que je pensais sur le fait que cette demande de contrôle judiciaire n’ait pas émergée de l’Université Laval et pourquoi notre Rectorat n’a-t-il rien fait, alors qu’il se targue de son plan de développement durable qui «sauvera la planète». 
 
Y a t-il des critiques qui viennent du corps professoral ? Bien sûr, sans surprise. Comme vous j’ai eu la chance d’entendre mes professeurs faire de réels pieds de nez à l’administration, de les entendre critiquer les institutions gouvernementales, de nous faire analyser en profondeur notre système. Mais l’Université Laval se tient tout de même assez tranquille, les sorties publiques sont, au bas mot, plutôt rares.
 
Au niveau du Rectorat, rien. Silence radio. Là-dessus, je suis étonnamment d’accord. D’abord car si le recteur se prononçait sur un sujet pareil, je serais dans les premiers à appeler cela du capital politique. Critiquer demande des connaissances et, dans notre société, ce sont les professeurs qui sont les détenteurs d’une bonne part de savoir. Ensuite, bien qu’une rencontre avec Denis Brière ressemble à une chasse au dernier Dodo de l’Île Maurice, il est franchement pratique pour notre université qu’il soit en bons termes avec le gouvernement. Et puis après tout, c’est là une bonne partie de son mandat.
 
Si le rectorat ne s’interpose pas dans les décisions gouvernementales, qui le fera ? Et si l’Université Laval donnait un coup de main ?
 
Écrit sur Raconte-moi une histoire de M83
 
Benjamin Jébrak
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