Difficile décennie pour Yahoo!

À son arrivée en 1994, Yahoo! bouleversait le très jeune Web en proposant un annuaire des sites qui s’y trouvaient. De facto, une grande partie des utilisateurs du réseau ont y transiter afin de découvrir le nouveau média qu’était Internet. En ajoutant progressivement des services de messagerie gratuite, de recherche et de nouvelles, Yahoo! s’est alors taillé une place parmi les géants de la technologie.



Douze ans plus tard, les choses commençaient à changer dans le monde du Web. Après l’éclatement de la bulle techno en 2000, les consolidations et les retours en force étaient de rigueur. Google a eu le temps de faire sentir sa présence par son ascension fulgurante dans le domaine de la recherche et  venait d’acquérir (à prix fort) le site de partage de vidéos YouTube. Du côté de Yahoo!, des négociations peinaient à engendrer une entente similaire: un milliard de dollars était sur la table pour acheter Facebook, ce qui représentait une somme énorme pour un réseau qui en était à ses balbutiements. Évidemment, on sait maintenant que le marché aurait été une réussite hors du commun, Facebook étant présentement évalué à plus de cinquante fois cette somme (ce qui représente ironiquement, d’ailleurs, trois fois la valeur de Yahoo!).

Depuis, la valse des décisions joue fort dans les médias: en 2008, Microsoft proposait un rachat de Yahoo! – à deux fois le prix de l’action aujourd’hui – , ce qui a mené à des batailles médiatiques et administratives à propos du contrôle de l’entreprise. En un an, la valeur de l’action en bourse passe de 33 dollars (en octobre 2007) à moins de 10 dollars (en novembre 2008). L’offre d’achat par Microsoft a finalement été annulée au profit d’une stratégie de partenariat publicitaire. Ces jours-ci, les rumeurs fusent de toutes parts, évoquant entre autres comme le fait Business Insider, une prise de contrôle par le fondateur Jerry Yang. 



Ne parions cependant pas trop vite sur la disparition Yahoo!: sa population d’utilisateurs est encore vaste et loyale, surtout en prenant en compte des services comme Flickr, une communauté photographique rachetée en 2005. Les investisseurs font preuve néanmoins de nervosité quant à son avenir; il faudra non seulement qu’un virage radical s’opère pour que le géant revienne en force, mais surtout un leader pour gouverner le navire qui a été durement secoué.

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