Des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université Laval, de l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF) et de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec ont fait le pari que d’autres poissons que la morue réduisent l’état inflammatoire relié à l’obésité et ont la propriété de contrer la résistance à l’insuline induite par la diète. Des recherches avaient déjà prouvé les bienfaits de la morue pour réduire ces complications provoquées par une alimentation grasse et sucrée.

Les chercheurs ont soumis les patients à une diète à base soit de protéines de caséine (une protéine retrouvée dans le lait), ou de protéines de hareng, de saumon, de maquereau ou de bonito.

Les chercheurs supposaient alors que la «forte teneur en certains acides aminés retrouvés dans la chair de poisson», tels que la taurine, «combinée avec les niveaux peu élevés de acides aminés à chaine ramifiées» pouvaient expliquer ces propriétés bénéfiques. On associe notamment la taurine au mécanisme de digestion des lipides et les acides aminés à chaines ramifiées à la synthèse de l'énergie corporelle.

Saumon

Après 28 jours, le saumon s’est démarqué. Le groupe nourri aux protéines de saumon présentait «un gain de poids significativement plus bas», associé a une «réduction de l’accumulation des gras dans les tissus adipeux blancs» (dans lesquels se trouvent les récepteurs d’insuline et où s’emmagasine l’énergie). Pour expliquer cette réduction de gain de poids, les chercheurs pointent la calcitonine, un composé qui réduit le taux sanguin de calcium, et lui attribuent une ressemblance avec l'amyline, une hormone «homologue» impliquée dans la régulation de la sensation de satiété. Le fait que l'amyline (et par extension la calcitonine) «augmente les dépenses énergétiques» pourrait donc «promouvoir la perte de poids». On croit aussi que cette hormone pourrait expliquer l'effet anti-inflammatoire des protéines de poissons.

Par ailleurs, on conclut que la «réduction d’adiposité viscérale» observée et induite par la protéine de saumon améliore la «sensibilité à l’insuline dans la métabolisation du glucose pour l’ensemble du corps» des patients. On affirme aussi que ce ne sont pas «toutes les protéines de poissons qui mènent aux mêmes propriétés bénéfiques au niveau du syndrome métabolique» (qui survient quand l'organisme perd de sa sensibilité aux effets de l'insuline, ce qui complique le contrôle du glucose sanguin), mais que «l’action anti-inflammatoire apparaît commune». 

Le saumon est, au final, la seule espèce qui «protège contre le gain de poids».

Crédit photo : Claudy Rivard.

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