La 47e finale de la Coupe Vanier aura finalement été à la hauteur de presque toutes les attentes.

Un affrontement historique

La semaine entièrement consacrée au football canadien à Vancouver débutait mardi passé avec les entraînements suivis des conférences de presse des deux équipes finalistes de la Coupe Vanier 2011. Non seulement la finale du football universitaire, mais également la finale de la Coupe Grey allait être disputée deux jours plus tard. On peut donc dire que l’expression « la ville est football » prenait absolument tout son sens à Vancouver la semaine dernière.

Derniers ajustements

C’est au BC Place que se déroulait jeudi, en début de soirée, les dernières pratiques pour les deux équipes finalistes. Les deux entraîneurs ont profité de ces 75 minutes pour peaufiner quelques petits points, mais surtout pour solidifier un aspect primordial : l’esprit d’équipe. « On était ici pour relaxer et profiter du moment que nous vivons en équipe », a expliqué le porteur de ballon Sébastien Lévesque. Avec une victoire, le Rouge et Or pouvait mettre la main sur un septième championnat national, ce qui représenterait un record. « Il n’y a personne qui en parle. On ne se concentre pas là-dessus et on a beaucoup d’autres choses en tête en ce moment », a affirmé le joueur de ligne défensive, Arnaud Gascon-Nadon.

Honneurs individuels

Le gala de remise des mérites individuels se déroulait au Convention center, jeudi soir, et quelques joueurs du Rouge et Or pouvaient être honorés. Arnaud Gascon-Nadon, s’est vu remettre le titre de joueur de ligne par excellence au pays pour une deuxième année consécutive. Le calibre des joueurs de ligne auquel nous avons pu assister cette saison a certainement rendu difficile la tâche des juges. Le géant de 6 pieds 3 et 250 livres a offert de solides performances, mais le trophée aurait clairement pu se retrouver entre d’autres mains. « Je ne m’attendais pas à recevoir l’honneur, mais c’est certain que ça fait plaisir », s’est étonné le numéro 45.

Place à la finale

Après avoir fait couler beaucoup d’encre, les deux équipes avaient finalement la chance de démontrer tout leur talent sur le terrain. Les 24 000 personnes présentes ont assisté à « l’un des meilleurs matchs de football que j’ai vus, toutes ligues confondues », a Twitté suite à l’affrontement le journaliste de RDS Patrick Roy. C’est finalement l’équipe la mieux préparée, avec le meilleur quart-arrière qui
l’a emporté.

La première demie a été totalement à l’avantage de l’équipe ontarienne. Les joueurs du Rouge et Or semblaient tout simplement débordés par l’offensive de McMaster qui réussissait pratiquement tout sur le terrain. « Malheureusement, on est parti en retard et ça me rappelle des mauvais souvenirs de 2009, lors de la demi-finale canadienne », expliquait avec peine le quart-arrière finissant Bruno Prud’homme.

« Durant la mi-temps, on s’est tous regardé dans les yeux et personne ne regardait par terre. On savait qu’on pouvait faire mieux et c’est ce qu’on a fait », a répliqué Prud’homme. Permettez-moi tout de même de croire qu’au fond d’eux, les Lavallois ne croyaient pas les Marauders aussi dangereux et que le goût du champagne était déjà présent dans leur esprit avant
la rencontre.

Le jeu qu’a offert le Rouge et Or en deuxième demie leur a même permis de prendre les devants, mais pour finalement s’incliner en prolongation. « L’effort qu’on a fourni en deuxième demie, c’est le plus beau moment que j’ai vécu avec une équipe de football », expliquait fièrement le receveur Julian Féoli Gudino.

L’un des moments le plus important est survenu lorsque le botteur adverse a raté une tentative de placement assez facile pour « supposément » le meilleur botteur au pays. Questionné sur son état d’esprit suite à cet échec en sachant qu’il a donné la victoire à son équipe quelques minutes plus tard, le principal concerné a expliqué « je me sentais bien et j’avais toujours confiance en moi. Je savais que j’allais réussir le prochain». Laissons-nous le doute d’y croire, mais il a finalement fait le boulot donc…laissons-lui le mérite.

Grandir en tant que personne

Malgré la déception, les joueurs s’entendaient pour dire que leur expérience tout au long de l’année leur a permis de grandir non seulement en tant qu’athlète, mais aussi en tant que personne. «La tradition du Rouge et Or c’est magique. J’ai tellement appris sur moi», a soutenu
Féoli Gudino.

«Je suis fier d’avoir joué pour Laval et ça m’a permis de devenir une meilleure personne», a répliqué Sébastien Lévesque.

Le programme de recrutement de l’Université Laval devrait tout de même poursuivre son excellent travail et permettre à l’équipe de demeurer compétitive dans les années à venir, malgré la perte de plusieurs éléments importants. Certains croient la dynastie disparue, d’autres y croient toujours…Reste à voir si le quart-arrière Tristan Grenon réussira à amener son équipe jusqu’au Skydome à Toronto pour la 48e Coupe Vanier,
l’an prochain.

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