La semaine de prévention du suicide commence le 31 janvier prochain

La société «hypermoderne» et le suicide

Le 31 janvier prochain, le CPSQ lancera la Semaine de prévention avec une série de conférences au Grand salon du pavillon Maurice-Pollack. Celles-ci auront pour but de sensibiliser les gens aux facteurs sociaux qui poussent certaines personnes à penser que le suicide est l’unique solution à la souffrance. «À la vitesse à laquelle on fonctionne dans la société d’aujourd’hui, c’est comme si on avait plus le temps de souffrir et que la société ne tolère plus la souffrance. C’est l’hypermodernité», affirme Véronique Mimeault, psychologue au Centre d’aide aux étudiants à l’Université Laval.
Le suicide est le résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs incluant la combinaison d’évènements difficiles vécus au cours d’une vie. «La personne met fin à ses jours lorsqu’elle sent qu’elle ne peut soulager sa souffrance», souligne Véronique Mimeault. Les risques de développer des pensées suicidaires peuvent donc être tempérés par les capacités de la personne à résoudre ses problèmes et à surmonter les obstacles de la vie.

Mme Mimeault souligne alors l’importance de prendre conscience de l’aide offerte par les intervenants du CPSQ qui peuvent donner les outils nécessaires pour soulager la souffrance. Une enquête publiée en 2010 par l’Institut de la statistique du Québec révèle d’ailleurs qu’environ un tiers des personnes qui ont tenté de se suicider ne consultent pas, suite à leur acte. Un fait alarmant.

L’isolement serait aussi un facteur, selon Valérie Giroux, responsable de la programmation et membre de l’équipe du CPSQ. «Même si la société a évolué, l’être humain n’a pas changé. Il a toujours besoin de se socialiser», affirme-t-elle. «Il faut donc arrêter de fonctionner à toute vitesse et prendre le temps d’entrer en contact avec ses proches», ajoute-t-elle.

Les trois conférences
Le premier conférencier, Marc-André Dufour, est psychologue pour la défense nationale et il se pose la même question que Mme Mimeault. Il se demande ce que les gens pourraient faire afin que la société québécoise devienne «un terreau moins fertile à l’enracinement de l’idée du suicide».

Sébastien Charles est professeur titulaire au département de philosophie et d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke. Selon lui, le climat social a été modifié ces vingt dernières années et il y a «quelque chose» qui a changé dans la manière dont les gens fonctionnent. Ce «quelque chose», il tentera de le définir avec le public.

Finalement, Nicolas Langelier, troisième conférencier, a déjà fait réflexion sur «l’hypermodernité» dans son livre Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles. Selon lui, ces signes d’un mal-être profond dans la société sont un échec de la modernité. Il se demande alors comment il serait possible de changer le cours des choses pour amener la vie dans une direction «plus satisfaisante et susceptible de nous apporter la sérénité dont nous avons si cruellement besoin».

Reconnaître les signes
Des ateliers gratuits auront lieu le mardi 1er février et le mercredi 2 février au local 1855 du pavillon Ferdinand-Vandry dans le but d’enseigner aux gens de Québec le rôle qu’ils peuvent jouer dans la prévention du suicide. «Certaines personnes ne savent pas quoi faire quand une personne leur dit qu’elle pense à se suicider», rapporte Véronique Mimeault.

Animées par le Centre de prévention du suicide de Québec, ces activités permettront aux gens de reconnaître et d’interpréter les signes de détresse que peuvent lancer leurs proches. Ce message se traduit souvent par un changement soudain de comportement ou d’humeur. La personne peut aussi annoncer ses intentions avec des messages verbaux à double sens. Ces comportements varient beaucoup d’un individu à l’autre, c’est pour cette raion que le CPSQ veut informer les gens avec ces ateliers.

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