Il aura fallu l'intervention de la Croix-Rouge canadienne pour que les habitants de la réserve d'Attawapiskat puissent être entendus.

Une poutre dans l’oeil.

La nouvelle a jailli dans les manchettes depuis début décembre. Quelques apparitions par-ci par-là pour nous rappeler qu’au Canada aussi, à quelque mille kilomètres de Québec à vol d’oiseau, certains citoyens ont besoin qu’un organisme humanitaire tire la sonnette d’alarme pour être écouté. La triste situation d’Attawapiskat est ontarienne et pourtant elle semble traitée avec plus de distance qu’une situation en Haïti. Cette distance est certainement due aux acteurs qui gèrent la situation.

Alors que le dossier, tel que le précise notre constitution, doit être géré par le gouvernement fédéral, la dualité national/fédéral nous le distancie. Comme si l’envoi des 22 unités modulaires, prévues dès que la route de glace sera praticable, se faisait à l’autre bout de la planète. Mais cette situation, où certains ont besoin d’un toit et d’un peu de chaleur, est bien chez nous.

N’ayant rien à proposer de plus constructif que l’envoi de sacs de couchage et de poêles à bois, ce qui a été fait grâce aux dons de la Croix-Rouge et l’aide du Ministère des Affaires autochtones, l’opposition en profite pour se monter un capital politique.

L’armée devrait-elle intervenir, comme l’a proposé Nycole Turmel, chef intérimaire du NPD ? Je ne vois pas trop ce que pourrait faire l’armée de plus que la Croix-Rouge. Une maison mobile, si elle ne passe pas par la route, ne passera pas par hélicoptère, qu’il soit vert kaki ou non. Il faudra, pour ce gouvernement comme pour les prochains, corriger cette situation, décriée jusqu’à l’ONU. Il faudra s’y pencher, arrêter de croire que les droits fondamentaux des citoyens canadiens sont tous comblés. Regarder dans notre cour quoi.

Écrit sur Place de la république de Coeur de Pirate

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