Pax Kingz est le nouveau venu dans l’univers cosmique de la musique dubstep, une nouvelle mouture hybride rassemblant le hip hop instrumentale et l’électro, popularisée magistralement par l’album Los Angeles de Flying Lotus. Le duo est constitué de beatmakers d’expérience de la Ville de Québec, Maxime Robin et Pascal Asselin A.K.A. Millimetrik. Tout ce qui a fait du dubstep ce qu’il est – des grosses basses bouillantes faisant résonner vos parois cervicales, un gros beat, des samples synthétiques et des sons interstellaires – se retrouve présent en abondance sur l’album. Par exemple, on y rencontre en alternance des sonorités orientales et organiques, puis cosmico-chimiques, comme sur la pièce «Grandilo», ce qui produit, malgré tout, un résultat bien cohérent et convaincant, livré avec une esthétique de films de monstres japonais.
Bien que la formation soit relativement jeune, l’expérience des deux musiciens a permis de façonner un son assez solide, qui permet de rivaliser avec les formations du même genre. La seule chose que l’on pourrait déplorer, après des écoutes répétées de l’album, c’est de n’avoir peut-être pas réussi à saisir ce petit quelque chose qui rend parfois ce type de musique presque «magique». L’album ne donne pas l’impression d’être amputé ou déficient pour autant, bien au contraire, mais semble témoigner d’un désir avoué de faire paraître un album avant l’été. D’ailleurs, cette parution permet à la formation, d’une part, de participer aux marathons de festivals musicaux, notamment à une performance à Mutek, mais aussi d’embarquer dans la mouvance galactico-planétaire au terme de laquelle le dubstep se sera logé dans la discothèque des mélomanes d’ici et d’ailleurs. Malgré tout, Pax Kingz est une parution assez intéressante, qui témoigne d’un bon amalgame d’influences transcendantales old-school et new-school.